Parce qu'il n'y a pas que les tomates qui ont le droit d'être cultivées...

Parce qu'il n'y a pas que les tomates qui ont le droit d'être cultivées...
marque de tâcheron tailleur de pierre - Château de Chambord - photo par S.Megani

lundi 26 juillet 2010

A la découverte des oeuvres...

Bien, les amis, me voici un peu occupée par diverses choses (travail, revue de presse, administration) donc pour vous faire patienter et éviter que mon peu de lectorat déserte, je vous fais aujourd'hui une petite galerie photos d'oeuvres et d'artistes que j'aime, juste histoire de vous faire (re)découvrir des belles émotions artistiques. Pour le moment on commence avec du classique mais pas plan-plan, qui devrait trouver grâce à vos yeux.


Sébiastiano Del Piombo (vers 1485 - 1547 ) dit aussi Sébastiano Luciani. La Vénitienne.
J'aime le regard dur de la jeune femme, ainsi que la palette de couleurs terre de Sienne et le détail de la fourrure.

Andrea di Bartolo Solari (Andrea Solario) (1460-1524), La Vierge au coussin.
J'aime l'étonnante lumière qui découpe les formes de manière très détaillée, donnant parfois l'impression, par le fort contraste entre l'avant-plan et le décor, d'une style graphique presque proche du dessin. La très belle couleur verte du coussin entre en parfaite harmonie avec l'ensemble de la palette.


Antonio Canova (1757-1822), Psyché ranimée par le baiser de l'Amour.

Selon la légende, Psyché est belle au point de susciter la jalousie d'Aphrodite. Cette dernière pour se venger demande à son fils, Eros ou l'Amour, de jeter une flèche à Psyché afin qu'elle tombe amoureuse de l'homme le plus laid qui soit. Mais Eros tombe amoureux de Psyché au premier regard. Les deux jeunes gens entament une relation à la condition que Psyché ne cherche pas à connaître l'identité de son visiteur, toujours nocturne, et s'en allant au matin. Un jour la jeune femme brave l'interdit et Eros est forcé de s'enfuir. Psyché est alors endormie par un parfum magique d'Aphrodite, dont
seul l'amour peut annuler l'effet. Éros sort sa bien-aimée de ce sommeil magique par un baiser et l'œuvre les représente au moment où la jeune fille revient à la vie. Ils se marient et ont une fille, Volupté.

On peut admirer le jeu de courbes et de lignes induites par la position des corps, extrêmement recherchée. Il s'agit d'une sculpture dans le plus pur style du XVIIIème siècle, période de redécouverte des formes et des mythes antiques classiq
ues.


Gabriel Dante Rossetti (1828-1882), Proserpine.

Encore un mythe classique que celui de Proserpine, kidnappée par Pluton, le roi des Enfers pour devenir sa femme. La nymphe le supplie de la laisser retourner sur Terre mais ayant croqué dans une grenade, fruit maudit, elle a scellé son destin et devra séjourner aux Enfers au moins 6 mois de l'année (correspondants à notre automne et notre hiver), et pourra retourner voir sa famille le reste du temps, ramenant ainsi le Printemps sur Terre.

Le tableau fait partie du mouvement préraphaélite, qui s'inspire, comme son nom l'indique, des toiles de Raphaël mais aussi beaucoup des légendes arthuriennes ou des textes de la Divine Comédie . On trouve ici une sensualité qui s'exprime notamment dans le rendu des matières, brillantes, soyeuses, et une représentation des plus réussie de ce mythe plaisant. J'aime particulièrement l'effet de moire sur le vêtement et le plissé de la robe en écho à la courbe du cou de la jeune femme. Proserpine semble aussi vouloir échapper à son destin en tentant d'éloigner le fruit maudit de ses lèvres avec son autre main, peine perdue, comme bien souvent dans les légendes.



Voici pour cette fois. Si ces petites session d'histoire de l'art vous plaisent, je vous propose de recommencer à l'avenir afin de balayer le plus possible de mouvements et styles artistiques.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire.

jeudi 24 juin 2010

A vos manettes au musée!


Me voici de retour dans mon pays avec des tas de compte-rendus à vous faire. sur des thèmes très variés. Mais pour le moment, mesdames, messieurs, chers amis geek, la nouvelle du jour, l'actualité brûlante, the place to be, c'est MUSOGAMES, une histoire à (re)jouer, au Musée des Arts et Métiers!

Pour les nostalgiques (nostalgeek) ou les néophytes, une rétrospective sur le jeux-vidéo à la scénographie fantastique qui nous plonge dans un univers numérique aux merveilleux accents de binaire et d'oscilloscope.

Cette exposition proposée par le CNAM, en partenariat avec l'association MO5.COM, organisme de préservation et conservation du patrimoine numérique, vous emmène à la découverte des machines et des jeux qui ont bercés les jeunes années de nos trentenaires actuels.

De PONG (1972) à la PS2 (2004), le joueur peut tester tous les jeux, représentants emblématiques d'une époque ou d'une machine. C'est cette interactivité qui fait la particularité et fera sans doute le succès de cette exposition.

Dans la grande salle principale constituée d'une longue table où trônent machines d'exposition et moniteurs de démonstration, le visiteur est invité à se transformer le temps d'un moment en gameur. La progression de leurs exploits étant retransmis en direct sur l'un des nombreux écrans géants qui longent la pièce. Une manière d'impliquer tout un chacun, même lorsque l'on a pas une manette entre les mains.

Si la salle principale présente un faux air de LAN lorsque tous les sièges sont occupés par des joueurs absorbés, la seconde, plus petite, nous (re)plonge sans aucun doute dans cette ambiance révolue de la "salle d'arcade".
Plusieurs bornes sont présentées, en parfait état de fonctionnement, pour le grand plaisir des amateurs de sticks et autres joypads. Jeux de baston, de tir ou de courses se côtoient grâce à l'aimable prêt d'un collectionneur privé (James Magnier) et d'une entreprise de restauration de bornes arcade (NéoLegend). A noter, la présence d'une borne holographique, véritable incarnation de nos rêves de science-fiction.

MuseoGames est donc une rétrospective à l'ambiance très réussie qui nous remémore ou nous fait découvrir l'univers du jeu pixelisé et de la musique 8bits dans le cadre d'un musée national. Qu'on se le dise, chers amis geek, le jeu vidéo entre dans la légende!

En savoir plus

MuseoGames, une histoire à (re)jouer, du 22 juin au 7 novembre 2010, Musée des Arts et Métiers, 60 rue Réaumur, Paris 3ème. Métro 3 Arts et Métiers.
Visites guidées tous les jours à 11h/14h/15h30. Entrée de 5€ à 7,50€.

www.museogames.com

www.MO5.COM
www.mnjv.fr

mercredi 9 juin 2010

Ankama vs Disney


Bonjour les internautes!

En direct du FIFA 2010 (Festival d'Animation d'Annecy, pas la ligue de football), je vous retrouve pour un premier petit compte-rendu.

Tout d'abord l'ambiance. On ne s'en rend pas compte lorsque l'on vit dans la cité lacustre mais l'arrivée en masse de festivaliers donne à la ville un air de vacances en avance. Surtout, qu'il est bon d'entendre parler des dizaines de langues différentes et de lier conversation dans un anglais rouillé en terrasse des cafés!
La sacoche du festival en bandoullière, tout ce petit monde envahit les salles obscures de Bonlieu, la Scène Nationale qui se transforme en multiplex le temps d'une petite semaine. Le Pâquier est noir de monde en début de soirée et les restaurants et autres snacks bondés. Quel plaisir de voir l'âge moyen de la population passer en 24h de 55 à 25 ans!

D'un point de vue plus culturel, votre serviteur est donc passé au Centre Courier afin de voir l'exposition Ankama et Maliki (voir billet précédent).

En ce qui concerne l'auteur de la fille aux cheveux roses, une déception certaine m'étreint. Rien qu'une petite vitrine remplie de goodies, amusants, certes, mais commandables sur le blog, et la projection du petit dessin animé créé récemment par l'auteur et l'équipe de Wakfu; lui aussi visionnable sur le blog. Une découverte pour les néophytes, mais rien de neuf pour les amateurs. On regrette l'absence de crayonnés ou autres estampes afin de plonger plus profondément dans l'univers de l'artiste.

L'exposition Ankama est, elle, plus fournie, avec là aussi des projections d'épisodes de Wakfu mais surtout de larges explications sur les différents projets du studio: jeux vidéo, animés, réalisation... Des sérigraphies sur toiles d'illustrateurs de Café-Salé, le collectif de graphistes d'Ankama, offrent une certaine fraîcheur à cette exposition, certes grand public mais qui a le mérite de présenter un élément prometteur et dynamique du secteur numérique français.

La projection en plein air de lundi soir ayant échappé à votre serviteur, ce dernier s'est rattrapé avec la projection d'hier soir. Et comme les habitués le savent sans doute, le mardi c'est Disney au Festival!

Je suis donc allée voir La Princesse et la Grenouille au coeur d'une esplanade du Pâquier bondée mais toujours dans une ambiance bon enfant
.
Le Disney s'est avéré vraiment très sympathique. Un retour aux sources de l'animation traditionnelle plus que salutaire pour le studio qui commençait à s'engluer dans des réalisations 3D poussives aux scénarios affligeants.

L'histoire de La Princesse et la Grenouille se déroule en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans. Un décor qui permet de jouer de l'ambiance africano-vaudou très réjouissante des films se déroulant dans cette partie des US, avec un méchant sorcier-vaudou-maître des ombres doté d'une certaine classe et qu'ont adore détester, et des personnages secondaires savoureux. La luciole Raymond ayant atteint en un rien de temps le palmarès de ma liste de personnages préférés, aux côtés de Persifleur (Robin des Bois) et Archimède (Merlin l'Enchanteur).

Et juste avant le film, la diffusion, en avant-première mondiale, du court métrage Tick Tock Tale, l'histoire d'une petite horloge affublée d'un pantin ridicule qui se fait mépriser par les belles et grosses horloges à balancier et autres pendules murales. Jusqu'au jour où un voleur s'introduit dans la boutique...

Une animation traditionnelle en 2D très réussie. Et comme d'habitude, Disney arrive à nous rendre tristes ou joyeux pour un objet inanimé en temps normal. Et le scénario est très mignon.

Votre envoyée spéciale va continuer autant que le temps et le climat le permettent à profiter des trésors de ce bel évènement.

Prochain rendez-vous l'exposition

Créateur et Créatures
50 créateurs rendent hommage au 50e anniversaire d'Annecy.
Un livre anniversaire rassemble ainsi plus de 50 de leurs dessins, des sixties aux années 2000.
Admirez-les en visitant l'exposition !

Du 7 juin au 31 octobre 2010 - Musée-Château d'Annecy


* Couverture de l'artbook n°3 du collectif Café-Salé, par Sephy.

lundi 7 juin 2010

Un demi siècle de festival à Annecy!


Aujourd'hui plein de news en rapport avec un évènement qui fait vibrer les annéciens depuis cette année 50 ans, le Festival d'Animation!

Un rendez-vous annuel dédié à l'animation en tout genre qui regroupe des milliers de personnes venues du monde entier au coeur des salles de projection et de l'esplanade du Paquier où se jouent les films en plein air. Une véritable fête de plus d'une semaine où les plus chanceux croisent des montres sacrés du cinéma d'animation ou des studios graphiques, tels Burton (président du jury l'an dernier), Gotlib ou encore l'équipe d'Ankama. Un moment surtout pour revoir les oeuvres des talents confirmés et découvrir les jeunes talents qui feront le paysage animé de demain. Et croyez-le, Annecy est un véritable vivier.

Et cette année encore le festival promet d'intenses moments d'émotions et de découvertes. A commencer par une petite initiative en marge des projections: l'évènement "Courier C fantastique".

Une exposition qui fait la part belle à tous les grands noms de l'animation et notamment, nos chouchous nationaux Ankama, le studio nordiste créateur de Dofus et Wakfu, avec une petite rétrospective de leur travail intitulée tout simplement "L'animation vue par les studios Ankama". (du 31mai au 12 juin)

Et parmi les guest de cette exposition, un espace consacré à l'illustrateur "ankamaien" sans doute le plus célèbre de la blogosphère, l'incontournable Maliki. "La réalité est plus extraordinaire que la fiction"expose au grand public dans la galerie Courier les travaux du dessinateur de la jeune fille aux cheveux roses et ses chats étranges.

Enfin, toujours dans le cadre de l'exposition Ankama, les deux graphistes Sephy et Ntamak seront en dédicace mercredi 9 juin à la Fnac Annecy. L'occasion de discuter avec eux de vos dessins animés et jeux préférés.


Retrouvez-moi toute la semaine en direct de ce 50ème festival d'animation d'Annecy. Chaque jour des annonces des films à voir et des dédicaces à ne pas manquer, des critiques des films vus et des photos et des anecdotes!

Une grosse pensée à ceux qui aiment ce festival mais ne peuvent pas s'y rendre. J'espère vous faire partager un petit morceau de ce grand moment à travers mes quelques lignes. Même si votre serviteur n'a pas pu se payer une accréd MIFA, je vous promets de la star, des pailettes et du strass en pagaille.

Et, juré, si je croise Burton je lui demande de signer un autographe sur mon gros orteil gauche et si je croise Michel O. je le kick (on se comprend).... (eeééh mais dites vous, là, on va pas commencer à balancer, hein. Noooh mais dites donc, on est une grande famille, nous, hein. Pas de méchanceté gratuite).


Et ce soir pour commencer les réjouissances projection en plein air de
Brendan et le secret de Kells, prix du public Annecy 2009

Au IXe siècle, dans un coin reculé d'Irlande, Brendan, 12 ans, vit une vie paisible dans l'abbaye fortifiée de Kells. Avec les autres moines, il travaille dur à la construction d'une enceinte pour protéger l'abbaye des assauts fréquents des Vikings.

En espérant que la pluie ne sera pas disponible pour venir voir la séance...


Plus d'infos

Exposition Courier C Fantastique du 31 mai au 12 juin 2010

"L'animation vue par les studios Ankama"

Maliki "La réalité est plus extraordinaire que la fiction"

Sephy et Ntamak en dédicace le 9 juin dans l'après-midi à la Fnac de Courier.


www.annecy.org

www.ankama.com

www.centre-courier.com/

http://forsun.eden.free.fr/blog/

www.maliki.com



mardi 25 mai 2010

Dirty Little Game


Aujourd'hui une petite critique littéraire puisqu'il s'agit d'un exercice - difficile s'il en est - auquel je ne me suis pas encore beaucoup confrontée. Le livre dont je vais vous parler possède une adaptation cinématographique, que je n'ai pas encore vu à l'heure où j'écris ce billet mais qui devrait venir compléter mes impressions sur l'ouvrage écrit.

Très chers amis, je vous parle aujourd'hui d'un sujet qui risque de me mener rapidement au Point Godwind puisqu'il s'agit de vous faire la chronique de La Vague (The Wave en version originale). L'histoire de la Vague prend place à un période indéfinie de la fin du XXème (je penche pour les années 1990), aux Etats-Unis.

Plus spécifiquement l'histoire se base sur des faits réels, dans un lycée de Californie où un professeur un peu marginal, lance une expérience auprès de ses étudiants afin de leur faire prendre conscience de la réalité quotidienne du peuple allemand sous le régime Nazi. La Vague est née. Avec ses slogans, ses règles et son allure militaire. Seulement la petite leçon de vie prévue initialement dérape et le lycée se retrouve régenté par les membres de la Vague qui n'hésitent pas à user de violence et d'intimidations en tous genres afin de briser les résistances et rallier le plus de monde à leur cause.

Bon. Voici un pitch bien séduisant. On se dit que l'on va sans doute se retrouver dans le même genre de transposition subtile et pleine d'enseignement d'une dictature passée à notre réalité présente que dans l'Acide Sulfurique de Nothomb, que tout cela va nous remuer les tripes et nous forcer à une réflexion dès plus bénéfiques sur le devoir de mémoire, que l'on aura ainsi une vision de ce que peut entraîner un effet de masse. Bref, on est impatient de lire alors on ouvre son ouvrage et on lit.

Hélas, dès les premières lignes on sait que l'on aura pas affaire à du grand style littéraire. Les descriptions de personnages sont poussives à souhait,les caractères de chacun aussi plats que des galets bretons (le quaterback neuneu, l'intellectuelle, sa copine, le cancre) et la narration un peu niaise. A la décharge de l'auteur, n'ayant pas mis la main sur une version américaine, j'ai dû me rabattre sur une traduction française qui m'a parfois eu l'air d'un devoir de version d'un terminal littéraire. Peut-être est-ce préjudiciable. Peu importe, on oublie Nothomb et on attend la suite des évènements.

Qui met un temps fou (pour une nouvelle de 200 pages) à venir. Le starter de l'histoire est une projection d'un documentaire sur les camps de concentration que le professeur passe à ses élèves pour illustrer le cours sur la seconde guerre mondiale. A partir de là nos chères têtes blondes américaines, qui ont l'air de découvrir cette page d'Histoire pour la première fois de leur vie, vont se mettre à réfléchir à tout ça. Enfin, c'est-à-dire qu'après en avoir parlé à la cantine, avec leurs petits moyens intellectuels ils en arrivent à la conclusion que les "Nazis ça craint" et que "comment on a pu laisser faire ça"?
Question ma foi pertinente bien qu'un peu "simpliste" dans le grand débat de la WW2* si vous me permettez d'être acerbe. On peut peut-être encore une fois expliquer ce manque de profondeur dans la réflexion par la juvénilité des personnages (des terminales) et par le fait que nous nous trouvons aux US, un pays où les très jeunes gens ne doivent pas avoir reçu un héritage aussi important sur l'Allemagne Nazi et ses atrocités que les jeunes européens. Je suppute.

Le professeur, embarrassé par les questions, qui, si elles sont rebattues pour quiconque a réfléchi un jour aux horreurs Nazies, n'en sont pas moins toujours sans réponse il est vrai, décide de se lancer dans une expérience et utilise sa classe comme laboratoire.
Au départ, le prof institue seulement quelques règles d'obéissance et de correction soutenues par un emballage disciplinaire (dire oui Monsieur Ross, non Monsieur Ross, être soignés et silencieux en classe etc...).
Seulement, chose que le prof n'avait pas prévu, la leçon est tellement appréciée des élèves que ces derniers en redemandent au cours suivant. Intrigué, le prof renforce légèrement sa doctrine, en instituant un principe d'égalité entre les membres du groupe, cherchant par cet effet à protéger et intégrer les individus en marge de la classe comme le cancre de service. C'est sans doute le plus intéressant dans tout ceci: voir comment le prof, tel un chimiste curieux ajoute des éléments à sa base et s'étonne des résultats obtenus. Jusqu'au moment où l'échantillon bouillonne et déborde et que le scientifique perd tout repère, interroge ses connaissances autant que sa conscience mais ne semble pas trouver de solution au bazar qu'il a mis.

A la base donc, un outil d'intégration, un désir de communauté égalitaire prônant le mieux vivre ensemble, le tout assaisonné de moyen pseudo-militaristes, que les étudiants réclament d'eux-mêmes plus la Vague devient haute (slogan, emblème, salut...).
Et c'est ici que tout fout le camp. Quand le prof, dépassé par l'envergure de ce qu'il a créé, s'aperçoit que la Vague vit seule et qu'il est devenu son chef suprême malgré lui... Les membres les plus actifs et virulents s'offrent de rallier l'ensemble du lycée à leur cause et rapidement des menaces et des affrontements ont lieu.

Bon. Dite ainsi l'histoire a toujours l'air vraiment passionnant. Pourtant je ne peux pas m'empêcher de nourrir une grosse déception face à ce livre. Comme je l'ai laissé entendre plus haut, les dialogues sont d'une niaiserie consumée et sonnent de la manière la plus artificielle qui soit. Les évènements mettent un temps fou à démarrer mais s'enchaînent à une vitesse folle (un peu plus d'une semaine et demie si mon calcul est bon entre l'avènement de la Vague et la fin du livre). On a donc du mal à croire à une pareille dérive en si peu de temps. Du coup, tout semble résumé, tronqué afin de trouver sa place dans ce court récit. Bien sûr le format de la nouvelle a sans doute été la contrainte que s'est imposé l'auteur afin de donner à son œuvre cet aspect "conte réaliste moderne" avec pour trame de fond "et si ça arrivait à nouveau"? Mais tout de même, l'ensemble donne au final l'impression d'un tas de raccourcis décevants.

L'auteur parvient au final à balayer tous les grands principes d'une dictature militariste, avec ses bonnes intentions et ses abus, mais, en raison du style pesant, et de la rapidité d'enchaînement des idées évoquées, on a la sensation de lire une "petite introduction aux faits et méfaits du régime totalitaire" à destination de la catégorie 15-18ans.

C'est assez pénible en effet, quand, tout au long du récit, les personnages, déjà tellement archétypés, que l'on connaît d'emblée les tréfonds de leurs pensées, vous précise, dans leur style empesé et avec leur vivacité d'esprit à faire s'enorgueillir un chameau, ce qu'il faut tirer comme conclusion de ce qu'il vient d'être dit, fait ou expliqué. Vous êtes grand, vous êtes au moins aussi intelligent qu'eux et vous savez faire fonctionner votre libre-arbitre, alors à ces moments là vous avez juste envie de leur envoyer "Développer ses méninges en 10 leçons" par colis FedEx (ou dans les dents) et de refermer le livre avant la fin, si ce n'était le personnage du professeur, seul protagoniste n'affichant pas un manichéisme affligeant (sans être non plus très fouillé), dont on veut savoir s'il s'en sortira de son dilemme moral entre curiosité scientifique et ivresse du pouvoir.

Pour finir, ce livre est intéressant à prendre dans son ensemble pour les principes qu'il démontre et a tout de même le mérite de nous rappeler l'importance du devoir de mémoire, du pouvoir de la peur et du devoir de dire non. Malgré toutes mes remarques acides, je recommanderais peut-être ce livre à tout professeur d'histoire de secondaire qui souhaite illustrer son cours avec un support alternatif au documentaire... Et espérons que le film viendra infirmer certaines de mes réticences, la barrière de la traduction étant déjà moins problématique au cinéma et les personnages seront, je l'espère, plus charismatiques.. Je vous en reparle bientôt.

*WW2 signifie Second World War ou 2ème Guerre Mondiale.


jeudi 20 mai 2010

Copyright... Is copy right?


Un petit compte-rendu rapide aujourd'hui d'une exposition visitée ce week-end à Paris à l'occasion de la Nuit des Musées: Seconde Main, au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris.

La Nuit des Musée est une initiative que j'apprécie beaucoup et que j'essaie d'honorer chaque année. L'ouverture tardive des musées partout en France et les événements spéciaux prévus ce soir-là valent généralement déjà le déplacement, mais quand on a en plus la chance de la passer à Paris c'est la cerise sur le gâteau!

Seconde Main est une exposition qui propose de voir ou revoir des œuvres majeures de la production moderniste sous le sceau de la "copie".

Exposées au milieu de leurs semblables, voir de leurs modèles, des dizaines d'œuvres "copiées" s'introduisent parmi les œuvres "légitimes" des collections du musées, comme autant de petits intrus réjouissant et inoffensifs, sauf peut-être pour notre définition de l'art et de ses chefs-d'œuvre.

Rassurons-nous, pas question de "faux" ici, au sens du faussaire, mais des imitations et des appropriations très réussies d'œuvres réputées par des artistes souvent non moins connus et réputés. Ainsi l'exposition déroule-t-elle sa presque rétrospective, mêlant avec espièglerie pièces originales sorties des fonds du musée et reprises, dans un joyeux brouillard chronologique qui achève de nous faire perdre tous nos repères théoriques si fièrement acquis.


(clic sur l'image pour agrandir)

Alors on se laisse emporter, au grès des salles, et par le jeu qui se met rapidement en place, à savoir, deviner de quel modèle s'inspire l'imitation. Certaines sont simples, tel ce tableau représentant une Campbell Soup de Warhol à la tom... non pas à la tomate justement, tout est dans le détail, regardez mieux. Oui il s'agit bien d'une soupe à la dinde! D'autres demandent un peu de recherche.

Mais quoi qu'il en soit, on arrive toujours à se délecter de l'œuvre présenter. Comme si ,au final, être certain que la pièce est bien un Sol Lewitt ou un vrai Delaunay avait peu d'importance puisque ces "imitations" parviennent à nous exalter de la même façon, juste pour d'autres raisons. Avec ce petit plus de la jubilation lorsque l'on parvient à déterminer l'auteur ou la nature de ce devant quoi on se tient.

Bien entendu on est un peu tiraillé, on se sent nerveux devant cette expérience qui remet en cause pas mal de nos "croyances" en matière d'art, qui questionne ce qu'au fond on a souvent soupçonné "est-ce l'œuvre ou l'artiste que j'admire?". D'autant plus que la scénographie parvient à nous faire accepter assez facilement l'idée que la "copie" est parfois plus réjouissante que la "vraie", ou que c'est tout à fait amusant de se moquer ainsi gentiment des principes fondateurs de l'art du XXème siècle. Seconde Main nous amène à nous reposer encore une fois ces questions sur art/signature/marché, un peu passées de mode (comme les occasions, les secondes mains) qui restent malgré tout présentes dans notre appréhension de la production artistique contemporaine.



Une exposition dès plus rafraîchissantes où les références et les certitudes artistiques durement forgées sont bousculées et remises en cause avec beaucoup de finesse et de subtilité. Devant nous défile presque 40 ans d'art moderne et des noms, qu'on aurait pas imaginé voir un jour ensemble se côtoient, tels les habitants d'un grand musée de Babel où les époques, les mouvements et les styles n'ont plus tant d'importance.

On parvient alors à un accord tacite avec soi en se disant, qu'après tout, peut-être, parfois, "qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse".


En savoir plus


Musée d'Art Moderne de la Ville de PARIS

A la minute où j'écris cette article, voici le communiqué qui me parvient
Le MAM fermé après le vol de cinq tableaux de maîtres


Crédit photographique: Delphine Berte

vendredi 14 mai 2010

Poétique de la mécanique cybernétique

Bonjour à tous,

Navrée pour ce très long silence. Manque de temps et manque de matière mais me revoici gonflée à bloc. Alors pour recommencer en douceur, une petite aubaine culturelle régionale: l'exposition Vaucanson et l'homme artificiel, des automates aux robots. Organisée en partenariat avec le Musée des Arts et Métiers de Paris et le Musée des Automates de Grenoble.

Une charmante exposition que nous propose là le Musée Dauphinois de Grenoble. Loin des expos blockbuster ou des marronniers du genre, le musée part de la figure de Jacques Vaucanson, personnage peu connu en comparaison de l'impact de son oeuvre, pour se rendre dans les sphères des cybertechnologies par un intéressant effet d'extension. Explications

Vaucanson, fils de gantier grenoblois, né à l'époque des Lumières et passionné de mécanique fut l'inventeur du premier métier à tisser automatique. Une révolution silencieuse s'il en est qui a tout de même permis une avancée significative vers la modernité et a posée une base de ce qui deviendra plus d'un siècle après, l'ère industrielle.

Adepte de mécanismes complexes, il crée aussi de ravissants automates, dont le Canard Digérateur et le Joueur de Flûte, devenus célèbres tant pour leur poésie et leur humour que pour le travail d'orfèvre qu'ils avaient nécessités.
Une vie entière consacrée à l'automatisation, et un rêve, s'approcher au plus près de "l'homme artificiel", de l'homme-machine. Premier jalon de la cybernétique, Vaucanson est donc le point de départ que prend le musée pour nous mener vers une démonstration de l'évolution robotique de notre siècle.

La suite de l'exposition est dédiée entièrement à cette figure que nous connaissons bien, nous, enfants de l'ère électronique, le robot.
Mais le robot sous toutes ses formes et toutes ses perspectives. Du simple jouet hétéroclite, bruyant et coloré qui a fait les belles heures de notre enfance (et sans doute induit une augmentation des crises de nerfs chez les parents de l'époque) au robot-humisant, utilisé dans des secteurs aussi variés que l'industrie ou le médical.

A noter la présence d'Asimo, le célèbre robot de Honda, dernier né de la longue évolution du secteur robotique de la firme. Un poster géant nous en retrace d'ailleurs les étapes. Le progrès technique effectué depuis environ 25ans est sidérant. Toutefois, l'une des rares choses à reprocher à cette exposition, il n'en est pas fait ici de démonstration. Pour le voir en fonctionnement, mieux vaut apparemment se rendre sur les stands Honda au Salon de l'auto de Genève...

Et bien entendu toute une section est consacrée aux enjeux que représentent ses objets cybernétiques dans le monde de la recherche scientifique. Prothèses, bras articulés, exosquelettes forcent l'admiration et augurent d'une amélioration certaine des capacités de la médecine et par extension de la qualité de vie des patients.

Enfin pour les amateurs de vidéo-ludisme, une petite aparté nous explique où en sont les scientifiques et professionnels en matière d'image de synthèse, de 3D et motion capture.

Une exposition qui laisse entrevoir tout le chemin parcouru en matière de technologie cybernétique. Sujet qui reste l'un des grands rêves de l'Homme, celui de créer la machine à son image et d'atteindre enfin toutes ces choses pour le moment encore impossibles: voler, faire marcher les paralytiques, vivre dans l'Espace...
Une visite qui redonne foi en l'Homme et en ses capacités à améliorer son monde pour le bien de tous.

A voir pour le plaisir de s'extasier sur les petits pas dansants d'un robot!

+ d'infos

La visite est gratuite pour tous!

Vaucanson et l'Homme artificiel, des automates aux robots
Musée Dauphinois
Jusqu'au 30 juin 2011

Le Musée des Automates de Grenoble
12 RUE DES ARTS - 38000 GRENOBLE



lundi 19 avril 2010

Un coup d'oeil dans le Rétro...


Bon en attendant demain et le compte-rendu (enfin) de la conférence sur Vim Delvoye que je vous promets depuis un lustre, une petite note sur le nouveau phénomène viral internet : la vidéo Pixels.

Ce véritable court-métrage est l'œuvre d'un jeune français, Patrick Jean, diplômé de SupInfoCom et graphiste pour la publicité et le long-métrage.


En quelques minutes, la vidéo imagine l'invasion des rues d'une ville américaine, vraisemblablement New-York, par les personnages des jeux-vidéos rétro, tels que Space Invaders ou Tetris, en format pixel et avec tous leurs attributs respectifs (musique, sons, accessoires...).

C'est le buzz (pardon MM. les Académiciens, le ramdam) du moment. Plus d'un million de vues dans les dernières 24h et pas un journal possédant une rubrique jeux-vidéo ou multimédia qui ne se soit emparé du sujet. Déjà des dizaines de reportages sur le net et dans les média télévisuels.

Il faut dire que la vidéo est un véritable trésor. Bourrées de références réjouissantes aux jeux de notre enfance (ah Donkey Kong), d'une esthétique remarquable - qui aurait pu faire les beaux jours d'un annonceur comme Orange ou Coca - et la réalisation est à elle seule un petit miracle. Des dires de son auteur, outre la phase de reconnaissance des lieux, l'aspect le plus long du travail se situe au niveau de la post-production (c'est-à-dire l'insertion des effets spéciaux) et on le comprend à moins. Le résultat est saisissant et on ne se lasse pas de regarder Pac-Man engloutir les stations de métro de la ville.

Patrick Jean possède un site internet où est bien entendu présentée cette vidéo, ainsi qu'une autre plus ancienne où une personne en vue subjective déambule et transforme la vie quotidienne grâce à des "stickers" qu'il colle sur le paysage (passage piéton ou bus) ou en décollant des éléments du décor (affiches publicitaires, ciels nuageux...). Encore du très bon travail de la part du petit frenchy qui va sans doute réussir à conquérir le monde... numérique!

*l'image est une une photographie du pouf Pac-Mac (PoufMan), œuvre de design fabriquée par Quayot en Italie. Tous droits réservés.

mercredi 7 avril 2010

« Vanitas vanitatum, omnia vanitas »


Bon encore beaucoup de choses à faire aujourd'hui donc une note rapide en attendant, promis, le compte-rendu de la conférence sur Vim Delvoye et sur la rétrospective Ben.

Je vous mets un lien sur le très beau site internet de Ghyslain Bertholon, jeune artiste plasticien rencontré au hasard d'un vernissage au FRAC de Montpellier en 2009, pour son exposition personnelle Une demie seconde d'éternité, et recroisé par hasard ce matin grâce au blog de son épouse Wiebke Petersen, jeune illustratrice très douée (je vous mets le lien aussi pour la détente).

Le travail de Bertholon est drôle, incisif et très esthétique. La conceptualisation de ses œuvres est aussi très recherchée, notamment pour la série les Diachromes, sortes de vitraux modernes prenant pour sujet des arrêts sur image de pages -souvent peu reluisantes - de la télévision française. Cela donne des icônes moderno-kitch hilarantes accompagnées de leurs légendes -comprendre les phrases prononcées au moment de la pause - qui ne le sont pas moins.
Comment j'ai tué le temps est l'œuvre que j'ai le plus appréciée lors de l'exposition de Montpellier. Une installation d'une esthétique captivante mêlant références au surréalisme et à la science-fiction, créant au bout du compte une nature morte fantastique, sorte de vanitas moderne.

Pleins d'autres travaux sont à découvrir sur son site ou lors d'une exposition près de chez vous.
Je vous conseille son catalogue Ghyslain Bertholon, Diachromes Synchromes et Poezies, édité par la galerie Georges Verney-Carron.

*Comment j'ai tué le temps, installation, dimensions variables, 2009.
**Image extraite du site de la galerie Verney-Carron. Non libre de droit et reproduction interdite. Merci de me contacter si l'utilisation de cette image s'avère gênante.

mardi 6 avril 2010

Rétrospective Miyazaki - du 5 au 22 avril 2010


Pas de mise à jour depuis jeudi, je suis navrée. Et mon emploi du temps étant encore chargé, je vous propose une petite news qui fera plaisir à tous les amateurs de film d'animation japonais.

Depuis hier lundi 5 avril et pendant plusieurs semaines, la chaîne de télévision Arte propose une rétrospective Miyazaki avec 6 films projetés et rediffusés tout au long du mois d'avril.

Pour (re)découvrir les chefs-d'œuvre de ce merveilleux réalisateur à la productivité étonnante depuis l'ouverture de son studio Ghibli en 1985.

Un brin perfectionniste M.Miyazaki puisque tout est "fait main" au sein de Ghibli. Pas d'ordinateur, une recherche acharnée de la bonne coloration et de l'animation idéale, un vrai travail de maître. Tout est fait "artisanalement" puis scanné.

Les films proposés sur Arte courent de 1984 à 2003. Et toujours le même souci du détail, la même richesse des décors et de l'animation (les vagues de Ponyo - non diffusé sur Arte - sorti en 2008 sont une vraie claque), et la même poésie des personnages, humains ou animaux. Si bien qu'il est parfois difficile de faire la différence entre un travail ancien - mis à part quelques améliorations dûes au matériel - et un récent. La qualité de réalisation est une constante jamais reniée chez Miyazaki, et ce pour notre plus grand plaisir.

Je vous invite donc à (re)voir ces chefs-d'œuvre, tellement rares sur les chaînes de télévision publiques, et d'apprécier par vous même tout le génie de ce réalisateur hors des contraintes de son temps.

A noter aussi la présence, quasi indissociable de la production de Miyazaki, des musiques de Joe Hisaichi, compositeur de talent, auteur des bandes-sons de Nausicaä, Porco Rosso ou Mon voisin Totoro et bien d'autres. Il est aussi le partenaire musical de référence de Kitano, notamment pour Aniki mon frère en 2001.

Pour en savoir plus:
www.arte.tv/ ou sur le lien dans l'article.

mercredi 31 mars 2010

Aérons nos méninges!

Comme je suis un peu débordée ces temps-ci, surtout côté administratif, je vais sacrifier à une forme de journalisme un peu facile, la rubrique infos. Je sais que vous trouverez à l'intérieur des bons plans pour vos sorties culturelles, alors ne m'en tenez pas trop rigueur. Bien sûr la liste est non exhaustive est relève d'une sélection rapide et plus ou moins personnelle. Toutefois, j'ai veillé à y mettre un peu de tous les styles pour contenter tout le monde.


Expositions:

DE CHAIR ET D'ESPRIT
Exposition de 3500 dessins italiens issus des collections du Musée de Grenoble, de la Renaissance à la fin du XVIIIème siècle.
Musée de Grenoble. Jusqu'au 30 mai 2010.

LIRE L'IMPRESSIONNISME : 6 TABLEAUX, 6 MAITRES
Exposition et analyse de six pièces majeures de l'impressionnisme. Une découverte de l'intimité et de la symbolique des œuvres.
Musée de Grenoble. Jusqu'au 30 mai 2010

VAUCANSON ET L'HOMME ARTIFICIEL, DE L'AUTOMATE AU ROBOT
Exposition sur Jacques Vaucanson, inventeur du métiers à tisser de mécanismes complexes en tous genres.
Musée Dauphinois. A partir du 10 avril


Sorties:

PROJET D.I
Danse. Ou comment une image projetée devient la contrainte du corps de la danseuse, et inversement. Une rencontre entre technologie et virtuosité.
Espace 600. Échirolles. jeudi 1er et vendredi 2 avril - 19h30 jeudi et 14h30 vendredi. 5/12€

CARTOON CIRCUS
Ciné-concert. Des dessins animés des années 1920-1930 accompagnés en musique par deux accordéonistes.
Horaires variables : 14h30 tous les jours, séance supplémentaire à 10h les jeudi vendredi et 20h le jeudi.
Ciné-théâtre La Ponatière. Échirolles. Du mercredi 7 au vendredi 9 avril. 5/11€

"THE WALL" - HOMMAGE A PINK FLOYD
Concert rock. Hommage à l'album mythique qui marqua l'apogée d'un des plus grands groupes du monde.
Espace Paul Jargot. Crolles. samedi 10 avri - 20h30. 5/15€


Gastronomie

Restaurant La Frise
150, Cours Berriat. Grenoble.
L'occasion de dîner d'un repas copieux ou de profiter entre amis ou collègues des formules avantageuses du midi dans un cadre des plus artistiques.



A noter :
Les musées nationaux sont ouverts toute la semaine sauf le mardi. Consulter les sites internet pour tarifs et horaires d'ouverture.
Merci aux journaux locaux de Grenoble pour leurs informations.

mardi 30 mars 2010

Fantastic Mr Fox!


Je vous parle aujourd'hui cinéma, puisque c'est une rubrique qui manque à ce blog pour le moment.
Je ne suis pas très calée en matière de cinéma mais je tenterai de vous faire des critiques construites en prenant pour critères mon ressenti et mes connaissances personnelles. Que personne ne se formalise si ma vision ne correspond pas à la sienne, le cinéma est sans doute, avec le roman, le domaine où les échanges de point de vue sont les plus complexes.

On commence par le film coup de cœur de la saison (peut-être même de l'année): Fantastic Mr Fox. Un petit film d'animation dirigé par Wes Anderson, (La vie aquatique, Darjeeling Limited...), adapté d'une nouvelle de Roald Dahl (Charlie et la chocolaterie), et réalisé à l'ancienne, en stop motion s'il vous plaît, et avec des marionnettes.

L'histoire est très simple, Mr Fox, renard voleur de poules, véritable as dans sa partie, décide de se ranger des voitures lorsque sa compagne - et complice - lui annonce qu'elle est enceinte (doublée par Meryl Streep, un régal). Dès lors Mr Fox devient un citoyen respectable, cherchant toujours à s'élever au dessus de sa condition pour le bien des siens: il vit dans un arbre et non dans un terrier, publie une tribune dans le journal local et éduque son fils, Ash, petit renardeau chétif et lunaire, selon des valeurs nécessaires à un futur gentleman. Mr Fox est fantastique, sans aucun doute. Seulement, quand l'instinct refait surface, le respectable homme du monde décide de monter une dernière opération, et se met en tête de cambrioler les trois plus grosses fermes de la région. Idée qu'il prend bien soin de ne pas dévoiler à ses proches excepté son ami l'opossum.

Magnifique et réjouissant d'un point de vue graphique, Fantastic Mr Fox ne se limite pourtant pas à son aspect esthétique. Interrogeant des principes et des concepts très humains d'un point de vue animal, le film nous met en face des éternelles questions d'Anderson: comment être un bon père? Comment être un fils? Où se place la virilité? Comment faire avec les désirs contradictoires qui forment notre personnalité et au final notre vie?

Les thématiques récurrentes de ce réalisateur diplômé de philosophie ressurgissent : quête de l'accomplissement de soi - déjà présente dans Darjeeling - et de la satisfaction de ses désirs avec/malgré les nouvelles prises de responsabilités liées à l'âge adulte, les choix de vie (famille, enfants à charge, responsabilité envers un autre que soi...). Anderson nous parle de cette recherche de soi à travers le questionnement incessant de nos racines identitaires pour aboutir à la problématique de "qu'est-ce que je suis?" et "qui je veux être?" parmi tout ce tumulte.

Bien sûr, comme toujours chez Wes Anderson, l'humour so british est constamment présent, dans la personnalité du fiston ou dans les répliques du père - doublé par George Clooney ce qui ajoute encore une touche de smart à l'ensemble. Si bien qu'on a la sensation de regarder directement s'animer sur l'écran Bill Murray, Owen Wilson et toute la clique habituelle des gentlemen's extraordinaires d'Anderson.

Un conte fantastic qui fait plus que nous émerveiller et nous faire rire en nous forçant à nous interroger sur pourquoi les vies et les problèmes de ces marionnettes nous paraissent si familiers?

A noter aussi les musiques - toujours très présentes dans la filmographie de Wes Anderson - qui jalonnent tout le film et soutiennent de manière intelligente la psychologie des personnages. En particulier le Rat, ancien compagnon de cambriole de Fox, aujourd'hui renégat. Sans doute un des personnages secondaires les plus savoureux que ce rat meilleur ennemi du héros.

lundi 29 mars 2010

Ping, Pan, Pong...


Non je ne vous oublie pas mais comme je suis assez occupée cette semaine ce sera une petite note rapide pour vous annoncer un évènement sympathique.

Jeudi 1er et vendredi 2 avril aura lieu un spectacle de jongleries pas comme les autres à l'Hexagone de Meylan: Pan Pot ou modérément chantant. Décidément la salle de l'agglomération grenobloise continue dans sa lignée de spectacles expérimentaux et atypiques, et on adore ça.

Apparemment le concept est simple: trois jongleurs, un pianiste, des balles et autant de possibilités. "Un jeu de balles et de notes" écrit Gre News.com, "le plaisir de l’œil et de l’oreille" pour le site de l'Hexagone. Un spectacle qui mêle donc opportunément rythmes sonores et visuels dans une ambiance toute récréative proche des pitreries et cascades si savoureuses de Buster Keaton.

A voir sans aucun doute.

Pan Pot, de Nicolas Mathis par le Collectif Petit Travers. Jeudi 1er et vendredi 2 avril à 20h00, à l'Hexagone de Meylan.

Crédit photographique: Philippe Cibille


jeudi 25 mars 2010

Ecce Homo ... Et Voici l'homme...

J'avais envie de parler littérature aujourd'hui. Ne parvenant pas à décider quel roman méritait une fiche, j'ai finalement arrêté mon choix sur un tout autre style, puisqu'il s'agit d'un essai esthétique: Les garçons, figures de l'éphèbe, par Germaine Greer. Avouez qu'un titre comme celui-là a de quoi attiser la curiosité.


Ce magnifique ouvrage, édité au format Beaux-Livres, présente d'une manière hautement documentée, une réflexion sur la beauté masculine dans l'art, et à travers les époques. Enfin, un véritable livre sur la représentation du corps masculin capable de concurrencer les milliers d'études (parfois futiles) sur le corps de la femme de l'Antiquité à nos jours!

Et pas une simple accumulation d'images et de photographies de l'homme dans toute sa beauté, façon anthologie visuelle, mais bien une exploration détaillée de la beauté mâle et de notre manière de la percevoir à chaque époque.

Germaine Greer soutient ici des thèses insolentes qui rendent à la beauté masculine ses vraies lettres de noblesse. Pourquoi la femme ferait-elle couler tant d'encre et pas l'homme?

Faisant reculer les réticences sociales à voir l'homme exposé dans toute sa gloire esthétique (au-delà de celle militaire, politique, mythologique ou royale), abolissant les préjugés moraux, elle revendique la nécessité d'offrir au regard, sans pudeur hypocrite, une illustration du masculin sans artifices aucuns.


Le corps de l'homme, du jeune homme plus précisément, est ici traité dans tous ses états : objet de désir (féminin ou masculin), empreint de sensualité au même titre que les représentations féminines, portrait glorieux ou intimiste, chantre de virilité, Greer explore tout le potentiel "érotique esthétique" de la figure du mâle. Mieux, elle replace l'homme au centre de l'attention, comme sujet d'admiration.

Le texte précis, au style fluide, est enrichi de très nombreuses reproductions de peintures, photographies, dessins ou sculptures toutes plus élégantes et belles les unes que les autres. Un appui iconographique pointu et parfaitement mis en forme qui vient renforcer l'agréable sensation de justice rendue aux hommes à la lecture de ce magnifique ouvrage.



Références des œuvres:

En entête: Johan Zoffany, Autoportrait en David avec la tête de Goliath, huile sur toile, 1756, National Gallery of Victoria, Victoria.

Au centre: le David de Donatello, bronze, vers 1440, Palais du Bargello, Florence.

En bas: Antoine Gros, Bonaparte au Pont d'Arcole, huile sur toile, 1796, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.

mercredi 24 mars 2010

Welcome to Vim City!


Rien qu'une toute petite annonce pour aujourd'hui.
Demain jeudi se tiendra à l'espace Jules Vallès de Saint-Martin d'Hères une conférence sur l'œuvre de Vim Delvoye.



Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce créateur d'art contemporain belge loufoque et à l'humour caractérisé, allez faire un tour sur son site internet. Vous serez accueillis par un décor de ville interactif (Vim City) dans lequel, en cliquant sur les différents éléments, vous découvrirez ses principaux travaux, notamment l'inévitable "machine à caca", les cochons tatoués ou les caterpillars en dentelle d'acier. Une ballade où le fun le dispute à l'étonnement.

Je ne vous en dévoile pas plus pour le moment et vous reparlerai de cet artiste énergumène à l'univers à la fois brut et poétique, ludique et potache, toujours prêt à profaner le beau et l'innocent par des procédés trashy... Mais qu'on ne s'y trompe pas, derrière ces intentions "faciles", Delvoye crée des objets drôles et somptueux, et creuse plus qu'on ne le pense la métaphysique du monde.

Pour tout savoir:
L'oeuvre de Vim Delvoye, conférence par Fabrice Nesta - jeudi 25 mars à 19h00 - Espace Vallès - Saint-Martin d'Hères (14 place de la République).

mardi 23 mars 2010

Un peu de culture geek...

Comme certains l'auront sans doute remarqué, ce blog présente un caractère hétéroclite dans les thèmes abordés. Et parmi ce petit bazar culturel il m'était impossible de ne pas faire une petite place à une culture que j'affectionne particulièrement : la culture geek.

Pour les personnes non initiées à ce terme, le geek est un état, plus encore qu'un style. A l'origine geek désigne une personne passionnée d'informatique. La programmation c'est son dada et si vous ne savez pas comment fonctionne un process SSH et bien... ne demandez pas, de peur de vous le voir expliquer en détail, slide powerpoint à l'appui.

Mais le geek est désormais plus que l'ingénieur informaticien un peu ring' des années 1995. Il en existe un nombre de variations conséquent avec notamment le gamer geek (joueur de jeu vidéo invétéré mais il aime déclarer qu'il expérimente les limites du domaine vidéo-ludique), l'heroic-geek (aime jouer à des jeux de rôles et se déguiser), le SF geek, et plus récemment le geek-techno qui adore tirer parti de toutes les possibilités de son matériel 3G, et gare aux fesses du fabricant si l'objet soumis à test n'est pas à la hauteur, le geek est tout puissant sur les Forums internet et peu faire ou défaire une réputation à la simple pointe de son clavier.

Le geek est avant tout un personnage qui se caractérise par sa curiosité jamais à bout de souffle pour tout (absolument tout) ce qui concerne son environnement et un attrait particulier pour la culture populaire (manga, BD, Internet...).

Voilà pour la description encyclopédique rapide et subjective. Que les personnes qui se reconnaîtront ici se rassurent, tout ceci est dit avec affection.

Maintenant venons en à la raison de cette introduction. Comme dit précédemment je voulais faire une place à cette culture pop, attachante et drôle. Et pour commencer aujourd'hui cette série d'incursion au royaume de la geekitude, je vous propose un petit jeu rigolo et une petite vidéo virale pour une petite news sans conséquence...

Le petit jeu se nomme Arcade Aid et c'est en fait la page d'accueil du site de l'éditeur de retro games. Le but est de retrouver les noms de 56 jeux vidéo camouflés dans le décor sous des sortes de rébus et autres jeux de mots. Si vous parvenez à compléter tous les noms vous accédez au site et un message de félicitations vous annonce qu'avec votre niveau vous devriez faire partie des teams de développeurs...
Un petit défi drôle et sympathique, qui s'avère au final relativement difficile. On s'arrache les méninges sur certains titres, on rit beaucoup des illustrations parfois tordues, souvent pleines d'humour. Un moyen de remplacer honnêtement une partie de Tabou ou de Charades avec vos amis.

La vidéo émane quant à elle d'un site de partage vidéo assez peu usité Tag Télé. Comme griffonnée sur le coin d'un cahier par un écolier peu concentré, toute l'évolution de la vie sur Terre s'étale devant nos yeux au son du French Cancan. Trois minutes d'effets techniques et graphiques impressionnants. Une petite histoire de l'Histoire empreinte d'ironie et d'humour bon enfant. Une petite bouffée d'oxygène et d'hydrogène en fusion!

Voici pour ces premières petites perles geeko-internet, il y en aura sans doute beaucoup d'autres. En attendant, amusez-vous bien!


Sources:

Géraldine de Margerie, Le dictionnaire du look, une nouvelle science du jeune, Robert Laffont. Pour en apprendre plus sur le geek, le nerd et tous les autres.
Arcade Aid, http://www.arcadeaid.com/
L'histoire de l'évolution: http://www.tagtele.com/videos/voir/51833







lundi 22 mars 2010

Culture + Entreprise = Love?

Bonjour à tous!

Aujourd'hui je pensais vous parler de la rétrospective Ben à Lyon mais une série de contretemps s'étant dressée sur ma route ce week-end je n'ai malheureusement jamais atteint le hall du MAC de Lyon. Ce n'est que partie remise et en attendant je vous conseille de lire l'article bien renseigné du Patrimoscope sur le sujet.

Or donc, je vous parlerais aujourd'hui d'un tout autre topic en la matière du Mécénat d'entreprise.

Cette pratique économique, pourtant ancestrale mais un peu oubliée ces derniers temps, revient sur le devant de la scène depuis quelques années avec le besoin des institutions culturelles de trouver une alternative au subventionnement public, qui, s'il est toujours indispensable, présente le problème d'être la seule source de revenu, parfois fluctuante.

A l'image des artistes de la Renaissance, les porteurs de projets culturels se tournent aujourd'hui vers des financements privés dans la sphère entreprenariale. Toutefois, là où les Médicis et leurs contemporains étaient souvent à la fois commanditaires et mécènes, les entreprises sont rarement à l'initiative d'une oeuvre/d'un projet/d'une commande et se retrouvent plutôt dans la position déroutante du démarché.

Alors Culture, Entreprise, l'impossible amour?

Pas si sûr. S'il existe bien une culture d'entreprise, la culture en entreprise se fait généralement anecdotique. Il est donc nécessaire de mettre en place des passerelles entre ces deux mamelles de la société moderne : Culture et Economie.

Plus je rentre en contact avec les deux secteurs, plus je me rends compte à quel point il serait bon de mettre en place d'un schéma d'approche officiel, sorte de process éprouvé et approuvé, afin que chacun comprenne les préoccupations et finalités de l'autre partie.

Pour être plus claire, j'ai remarqué que la discussion entre les acteurs ne se fait généralement pas sur le même mode. Le porteur de projet a à l'esprit la (sur)vie de son activité et les entreprises cherchent dans ce discours les traces d'un but défini. L'entreprise n'a pas de temps et veut se voir expliquer directement et sans faillir ce que les structures culturelles mettent un temps fou à leur exposer, toutes absorbées qu'elles sont par leurs passions (et on les comprend), à savoir la rentabilité de l'affaire.
Entendons nous bien, cela ne signifie pas que les entreprises - surtout celles qui s'intéressent au mécénat- sont d'un caractère ignorant des arts et d'une propension à viser uniquement le profit. Non, haro sur cette idée reçue. L'Entreprise n'a simplement pas la possibilité de se laisser séduire longuement par les aspects poétiques et humanistes du porteur de projet. Elle doit voir clairement et d'emblée si la sensibilité du groupe colle au projet proposé et quels sont les intérêts de s'y investir.

Comment alors sortir du lot quand on est une entreprise culturelle qui cherche le regard de la lointaine Entreprise?

L'Entreprise est issue d'une culture de l'efficience qui sous entend une "dimension du moindre effort". Le principe de l'urgence doit permettre une optimisation de la prise de décision. Il est donc INDISPENSABLE pour les structures culturelles de comprendre ce soucis de l'immédiateté afin d'espérer attirer l'attention d'entreprises très souvent submergées de demandes, et dont l'activité principale n'intègre en aucun cas un traitement détaillé des dossiers.

La meilleure chance d'un établissement culturel est pour moi le feeling qu'il déclenche sur l'Entreprise grâce à un dossier choc et concis ou le prestige qu'il a à offrir. Une sorte d'alchimie professionnelle, une évidence qui attire l'Entreprise puisqu'elle est telle : une évidence. La meilleure accroche des porteurs de projet réside dans le capital sympathie qu'ils réussiront à insuffler aux Entreprises.

Un dur labeur de séduction pour une relation qui fonctionne.

Vous penserez sans doute que cette conception des choses offre peu de chance d'être élu. Pas certain, car une fois passée cette dure épreuve de la distinction, l'entreprise aime a se laisser convaincre par les meilleures attentions et beaucoup de persuasion.

Ma vision est donc que pour se comprendre et s'apprécier, l'Entreprise et la Culture doivent se plaire de manière simple et évidente, sans fausses considérations, pour ensuite commencer à travailler de concert pour le meilleur des deux secteurs.

Culture et monde de l'économie ont beaucoup à s'apporter, notamment pour l'entreprise qui entre via le mécénat dans la société civile et devient actrice de son environnement au-delà de la seule activité mercantile. Pour les porteurs de projets, c'est une manière efficace de diversifier ses ressources et d'attirer auprès d'eux un nouveau vivier d'adeptes.

En savoir +
www.admical.org
www.mecenat.culture.gouv.fr
Karen Nielsen, le mécénat mode d'emploi.

vendredi 19 mars 2010

Ah Paris...

Bonjour à tous!

Aujourd'hui pas de longue diatribe, juste une petite news pour parler de deux évènements auxquels j'aurais beaucoup aimé aller faire un tour si j'étais parisienne (mais ça viendra un jour) : Art Paris + Guests au Grand Palais et le Festival EXIT à la Maison des Arts et de la Culture de Créteil.

Art Paris + Guests tout d'abord. La petite sœur discrète de la FIAC adopte cette année un style plus démarqué et mature. La "faute" à celui qui sauva la "Foire de Bâle des années noires de la crise de 1990", Lorenzo Rudolf. Pour correspondre aux attentes de son nouveau directeur, la classique petite foire se fait les joues rouges et arbore un look original. Et ça lui va bien semble-t-il. C'est donc un salon d'art contemporain nouvelle formule qui nous attend au Grand Palais, avec notamment l'adjonction pour chaque galerie d'un invité-surprise, créant ainsi des associations souvent insolites.

Ensuite le festival EXIT "qui défriche l'art numérique et ses applications théâtrales, musicales, visuelles". Une visite qui aurait sans doute était bénéfique à mes réflexions sur les nouvelles technologies, art contemporain et arts scéniques. Sans doute un évènement à ne pas manquer pour ceux qui se trouveraient dans le coin.


Sources: Le Monde par Harry Bellet - 19/03/2010 - Le Monde par Odile de Plas - 19/03/2010

jeudi 18 mars 2010

It's Magic!

En ce deuxième jour du blog, je vais d'ores et déjà poser les bases d'un sujet qui risque de devenir récurrent dans les billets à venir: la magie.

La magie traîne derrière elle une image de pratique artistique un peu kitch, voire ringarde. C'est vrai de beaucoup de ses spécialités et de certains de ses représentants, hélas. Cet aspect me fait la détester tout autant que vous. Alors exit la veste rouge, les colombes et la pièce derrière l'oreille, c'est d'une vraie magie dont je vous parle aujourd'hui, une magie ambitieuse, nouvelle, parfois même classe.

Impossible? Pas pour la bande de jeunes magiciens talentueux qui couvre le territoire européen dorénavant. Et pour commencer, parlons du vivier grenoblois qui se trouve compter parmi ses membres nombre de champions du monde, d'Europe ou de prix spéciaux décernés aux plus originaux.

L'un d'entre eux a organisé en juin 2009 ce qui pourrait devenir le rendez-vous annuel de la magie grenobloise avec le Festival Sur les Chapeaux de Roues. Organisés à la Bifurk, salle underground bâtie sur une ancienne friche industrielle, ces trois jours de réjouissances concoctés sans ressources et sans temps ont remporté un succès tel que les spectacles se sont retrouvés complets en un rien de temps.

Le secret tient sans doute dans la programmation. Un choix d'artistes authentiques et proposant des prestations recherchées, esthétiques et de qualité. Loin des clichés du genre, ces jeunes prestidigitateurs impulsent une autre dimension à leur art, celui de la mise en scène.

Ce ne sont donc plus des tours de passe-passe que nous venons voir mais bel et bien un spectacle complet empreint d'un véritable travail artistique. Ce qui confère une profondeur à ce qui pourrait aisément rester au stade de simple démonstration sans tout cela.

Un billet qui pose rapidement les bases de mes réflexions sur la magie contemporaine qui se doit d'évoluer vers de nouvelles formes comme elle n'a cessé de le faire de l'Antiquité à nos jours, quittant peu à peu les foires et les places publiques pour intégrer les lieux classiques de la représentation. Forte de tout le potentiel des nouvelles technologies et du décloisonnement des genres, la magie doit maintenant faire plus qu'atteindre la scène, elle doit l'occuper...

Un sujet et un univers dont nous reparlerons très vite.

Je pense faire un post détaillé pour chaque mais en attendant quelques références récentes de spectacles un peu en marge alliant art, magie, cirque et spectacle. Le premier lien est juste époustouflant...
- CINEMATIQUE DE LA CHUTE (Jonglage/art visuel) - Hexagone - Meylan par l'auteur de CONVERGENCE 1.0
- DU GOUDRON ET DES PLUMES (Cirque contemporain) - Hexagone -Meylan
- MAGO MENTALISTA - (Théâtre burlesque/ Mentalisme) - La Faïencerie - La Tronche
- RATE RATTRAPE RATE
- (cirque/burlesque) - La Rampe - Echirolles


mercredi 17 mars 2010

Lorem Ipsum ou l'Affaire Jane Eyre


Comme je cherchais mon premier sujet de blog, c'est bizarrement le menu de mise en page qui a fait naître une idée en me proposant un exemple de message en Lorem Ipsum.

Ce faux-texte généré aléatoirement pour permettre le calibrage des pages est un langage qui m'intrigue depuis la première fois où je l'ai rencontré, du moins sa référence, dans une série de romans dont je suis devenue une fervente lectrice: la série des Thursday Next par Jasper Fforde. (cliquez sur l'image pour la version française)

Cette série écrite par un anglais a tout de la nouvelle littérature anglaise fantastique. L'histoire prend place dans le monde des livres, ou plutôt dans UN livre, Jane Eyre, que l'héroïne Thursday Next, - un brin violente, indépendante et possédant un humour astringent - se découvre pouvoir visiter en toute facilité. D'un bond elle quitte son Angleterre loufoque - où elle occupe un poste d'agent de la Brigade Littéraire et élève un Dodo cloné - pour le monde déjanté des Livres. Là elle se rend compte qu'elle peut interagir avec les personnages, qui semblent évoluer librement en dehors de leur rôle dans le récit.

Déjà vu me direz-vous. Oui, mais sous la plume de Fforde le Monde des Livres se révèle d'une folle complexité, avec ses règles, ses lois et ses personnages pré-calibrés (chaque lecture étant une sorte de représentation théâtrale perpétuelle), et surtout d'un humour décapant. Un univers recherché et smart où l'on a la joie de croiser des personnages savoureux de la littérature classique. Le chat du Cheshire en gardien de l'interminable bibliothèque (sorte de base de donnée du Monde des Livres) est à tomber.

Le tout est écrit d'une manière so british avec ce côté no-sense et cet aspect surréaliste façon Douglas Adam (Un cheval dans la salle de bain). Un récit bourré de petites anecdotes et références au domaine de la littérature, comme par exemple l'utilisation du NDBDPhone, un moyen de joindre ses confrères via les notes de bas de page (le dialogue se faisant vraiment ainsi), ou le bébé dont le babillage n'est rien d'autre que du Lorem Ipsum (enfin nous y voilà).

Cette longue note donc pour vous faire partager l'une de mes meilleures découvertes littéraires de ces dernières années avec cet auteur plein de talent, héritier des maîtres du fantastique surréaliste anglais qui ne fait au final que rendre vraie cette idée que nous avons tous eu un jour que nos livres vivent leur propre vie bien après que nous les ayons refermés.

Pour en savoir plus ou commander, cliquez sur l'image à droite. La version française comprend déjà 5 livres parus aux éditions 10/18 collection Domaine Étranger.