Parce qu'il n'y a pas que les tomates qui ont le droit d'être cultivées...

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marque de tâcheron tailleur de pierre - Château de Chambord - photo par S.Megani

lundi 22 mars 2010

Culture + Entreprise = Love?

Bonjour à tous!

Aujourd'hui je pensais vous parler de la rétrospective Ben à Lyon mais une série de contretemps s'étant dressée sur ma route ce week-end je n'ai malheureusement jamais atteint le hall du MAC de Lyon. Ce n'est que partie remise et en attendant je vous conseille de lire l'article bien renseigné du Patrimoscope sur le sujet.

Or donc, je vous parlerais aujourd'hui d'un tout autre topic en la matière du Mécénat d'entreprise.

Cette pratique économique, pourtant ancestrale mais un peu oubliée ces derniers temps, revient sur le devant de la scène depuis quelques années avec le besoin des institutions culturelles de trouver une alternative au subventionnement public, qui, s'il est toujours indispensable, présente le problème d'être la seule source de revenu, parfois fluctuante.

A l'image des artistes de la Renaissance, les porteurs de projets culturels se tournent aujourd'hui vers des financements privés dans la sphère entreprenariale. Toutefois, là où les Médicis et leurs contemporains étaient souvent à la fois commanditaires et mécènes, les entreprises sont rarement à l'initiative d'une oeuvre/d'un projet/d'une commande et se retrouvent plutôt dans la position déroutante du démarché.

Alors Culture, Entreprise, l'impossible amour?

Pas si sûr. S'il existe bien une culture d'entreprise, la culture en entreprise se fait généralement anecdotique. Il est donc nécessaire de mettre en place des passerelles entre ces deux mamelles de la société moderne : Culture et Economie.

Plus je rentre en contact avec les deux secteurs, plus je me rends compte à quel point il serait bon de mettre en place d'un schéma d'approche officiel, sorte de process éprouvé et approuvé, afin que chacun comprenne les préoccupations et finalités de l'autre partie.

Pour être plus claire, j'ai remarqué que la discussion entre les acteurs ne se fait généralement pas sur le même mode. Le porteur de projet a à l'esprit la (sur)vie de son activité et les entreprises cherchent dans ce discours les traces d'un but défini. L'entreprise n'a pas de temps et veut se voir expliquer directement et sans faillir ce que les structures culturelles mettent un temps fou à leur exposer, toutes absorbées qu'elles sont par leurs passions (et on les comprend), à savoir la rentabilité de l'affaire.
Entendons nous bien, cela ne signifie pas que les entreprises - surtout celles qui s'intéressent au mécénat- sont d'un caractère ignorant des arts et d'une propension à viser uniquement le profit. Non, haro sur cette idée reçue. L'Entreprise n'a simplement pas la possibilité de se laisser séduire longuement par les aspects poétiques et humanistes du porteur de projet. Elle doit voir clairement et d'emblée si la sensibilité du groupe colle au projet proposé et quels sont les intérêts de s'y investir.

Comment alors sortir du lot quand on est une entreprise culturelle qui cherche le regard de la lointaine Entreprise?

L'Entreprise est issue d'une culture de l'efficience qui sous entend une "dimension du moindre effort". Le principe de l'urgence doit permettre une optimisation de la prise de décision. Il est donc INDISPENSABLE pour les structures culturelles de comprendre ce soucis de l'immédiateté afin d'espérer attirer l'attention d'entreprises très souvent submergées de demandes, et dont l'activité principale n'intègre en aucun cas un traitement détaillé des dossiers.

La meilleure chance d'un établissement culturel est pour moi le feeling qu'il déclenche sur l'Entreprise grâce à un dossier choc et concis ou le prestige qu'il a à offrir. Une sorte d'alchimie professionnelle, une évidence qui attire l'Entreprise puisqu'elle est telle : une évidence. La meilleure accroche des porteurs de projet réside dans le capital sympathie qu'ils réussiront à insuffler aux Entreprises.

Un dur labeur de séduction pour une relation qui fonctionne.

Vous penserez sans doute que cette conception des choses offre peu de chance d'être élu. Pas certain, car une fois passée cette dure épreuve de la distinction, l'entreprise aime a se laisser convaincre par les meilleures attentions et beaucoup de persuasion.

Ma vision est donc que pour se comprendre et s'apprécier, l'Entreprise et la Culture doivent se plaire de manière simple et évidente, sans fausses considérations, pour ensuite commencer à travailler de concert pour le meilleur des deux secteurs.

Culture et monde de l'économie ont beaucoup à s'apporter, notamment pour l'entreprise qui entre via le mécénat dans la société civile et devient actrice de son environnement au-delà de la seule activité mercantile. Pour les porteurs de projets, c'est une manière efficace de diversifier ses ressources et d'attirer auprès d'eux un nouveau vivier d'adeptes.

En savoir +
www.admical.org
www.mecenat.culture.gouv.fr
Karen Nielsen, le mécénat mode d'emploi.

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