Parce qu'il n'y a pas que les tomates qui ont le droit d'être cultivées...

Parce qu'il n'y a pas que les tomates qui ont le droit d'être cultivées...
marque de tâcheron tailleur de pierre - Château de Chambord - photo par S.Megani

jeudi 27 mars 2014

Top 3 des derniers films vus

Des films vus récemment mais pas tous récents. Le top 3 est dans l'ordre de visionnage, pas dans l'ordre de préférence.

1er
The Grand Budapest Hotel : Affiche
The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson (2014)
Plus qu'un film, surtout une fable, burlesque, grandiloquente, envahie de couleurs criardes réjouissantes. L'histoire de M. Gustave H, parfait maître d'hôtel au sein du célèbre et prestigieux Budapest Hotel qui va vivre un tas d'aventures un poil surréalistes parce qu'il vient de recevoir en héritage un tableau de maître inestimable de la part de son ancienne amante octogénaire et pleine aux as. (Tilda Swinton ridée comme une vieille pomme, magique). Il est accompagné dans ses tribulations par le jeune Zéro, tout nouveau groom de l'hôtel.
L'intrigue prend place dans l'entre-deux-guerres, dans un pays imaginaire, sorte de Carpates technicolorisées, la montée des nationalismes en toile de fond.
Comme toujours chez Wes Anderson, on retrouve des thématiques qui lui sont chères : la transmission, celle du savoir-faire (Gustave tient à former Zéro à la perfection) ou au sens de l'héritage (ce que l'on laisse, ce que l'on donne) la figure du mentor (le père spirituel), l'accomplissement d'une quête, qui mènera les protagonistes dans des lieux insolites et offrira des situations totalement fantastiques!
Le ton du film est plutôt celui de l'humour. Que ce soit dans les dialogues incisifs ou les situations délirantes, ou encore dans la très cartoonesque réalisation, qui donne par moment la sensation de regarder un (bon) film d'animation. D'ailleurs, toute la photographie du film est particulièrement acidulée, et donne à l'ensemble cette impression de conte fabuleux et dérangé, colorisé par un daltonien. Vraiment très réjouissant, drôle et beau, le film n'oublie pas pour autant d'être émouvant et profond à d'autres moments, notamment lors des passages impliquant les soldats d'une armée très bête et donc très cruelle...
Énorme casting pour ce film (avec bien sûr les chouchous d'Anderson Bill Murray et Adrian Brody en tête). A ce sujet, notons la performance de Jude Law, qui réussit l'exploit de rester sexy avec un bonnet de bain sur la tête! A voir en VO pour apprécier toute la subtilité du film.

2ème :
Monuments Men : Affiche
Monuments Men de Georges Clooney (2014)
Là encore, gros gros casting pour ce nouveau film signé Clooney. On ne va pas se mentir, Monuments Men c'est un peu Ocean's Eleven chez les nazis. Ceci dit, ça n'enlève rien aux bons côtés de ce film, et ça y contribue certainement.
Le pitch:  à l'heure de la débâcle allemande, une brigade formée de professionnels de la culture et du patrimoine s'engage à reprendre les trésors nationaux volés par les nazis et à les rendre à leurs propriétaires. Inspirée de faits réels, l'histoire à de quoi intriguer. Surtout quand on sait le chantier que représentent encore aujourd'hui les spoliations et autres authentifications dans le système juridique européen, ainsi que les fantasmes que cela suscite dans l'imaginaire collectif (cf l'affaire Gurlitt* dans les journaux).
Un très chouette film qui nous relate donc comment une poignée d'hommes - et une femme - sous armés et sous financés, à peine soutenus par le gouvernement américain, ont traqué, sauvé et restitué plusieurs centaines d’œuvres au terme d'une recherche acharnée à travers toute l'Europe.
Si le film n'échappe pas à certains clichés (les gentils américains qui vont sauver les trésors volés pour les rendre, eux, pas comme ces salauds de russes - même si c'est hélas la vérité), la traque fiévreuse, le suspens induit par l'urgence de la situation (Hitler avait donné l'ordre de tout détruire en cas d'échec de l'armée allemande), et bien sûr le dénouement si incroyable de cette recherche, tout cela nous tient sur le bord de notre siège, dans l'attente de savoir si (et comment) la Joconde retrouvera les cimaises du Louvre.
Bien sûr, à voir là aussi en VO pour profiter de l'accent frenchy de Jean Dujardin, pas si mauvais au regard du français de contrebande parlé par Matt Damon, sujet d'ailleurs de quelques moqueries au sein même du film.

3ème :

Rhum Express : affiche
Rhum Express de Bruce Robinson (2011)
Le film n'est pas récent, mais je n'avais pas eu l'occasion de le voir au cinéma.
Un journaliste new-yorkais se retrouve employé dans un journal local de l'île de Porto-Rico en 1960. Écrivain un peu raté et alcoolique très compétent, Paul Kemp débarque sur ce petit coin de paradis et y croise un photographe dresseur de coqs de combat, qui va devenir son compagnon de beuverie et de galères. Entre deux verres de rhum frelaté, un collègue sociopathe toujours beurré, amateur de discours nazis et une idylle avec la très belle fiancée d'un milliardaire escroc immobilier, le jeune journaliste cherche à comprendre son environnement et la population qui l'entourent. Pas facile pour un presque libéral au pays des ultra-capitalistes.
Rhum Express est un film qui donne soif. A force de voir Depp et son acolyte enfiler les rhums et les gueules de bois à longueur de temps, on a qu'une envie, un grand verre d'eau fraîche! Mais rien à voir avec un Very Bad Trip version caraïbes. Le film est plutôt acide avec la société américaine de la Guerre Froide, sur le point de transformer ses états coloniaux en parcs à fric pour beaufs yankee, défigurant au passage les somptueux archipels. Des dialogues drôles et abrasifs viennent renforcer l'ensemble. (Avec une récurrence décidément chère à J.Depp "y'a plus de rhum"! les fans comprendront...)
Comme le personnage principal, pendant un moment, on ne sait pas trop où l'on va avec ce film, mais on a bien envie de s'y rendre, un verre de Bacardi à la main!


mercredi 26 mars 2014

Réouverture du Kiosque!

Houlà, plus de 3 ans de cessation d'activité pour ce pauvre Kiosque, il était temps de rénover un peu! C'était un peu poussiéreux.

Pas de changement de propriétaire, mais une toute nouvelle devanture. J'ai respecté ma charte graphique gris/rouge du début mais un essayant de rendre l'ensemble plus actuel. En espérant que cela vous plaise...

Petit ménage de printemps sur le blog - Photo S.M (DR)
Nouveau format, nouveau look, nouvelle ligne éditoriale, mais toujours avec des vrais morceaux de culture dedans. Simplement un endroit plus frais, plus pétillant et moins guindé (mais toujours sérieux sur le fond!). Un endroit où je me sente plus à l'aise, au final.

En résumé, un style qui se détend pour continuer à parler culture sous toutes ses formes.

J'ai hâte de vous retrouver bientôt pour papoter de cinéma, livres, musique, publicité, graphisme, théâtre, jeux, photographie, peinture, sculpture, histoire de l'art, exposition, culture geek, cirque, magie, sorties, patrimoine...........

Ps: dans cet esprit de détente, j'espère que vous apprécierez ma nouvelle devise!

lundi 26 juillet 2010

A la découverte des oeuvres...

Bien, les amis, me voici un peu occupée par diverses choses (travail, revue de presse, administration) donc pour vous faire patienter et éviter que mon peu de lectorat déserte, je vous fais aujourd'hui une petite galerie photos d'oeuvres et d'artistes que j'aime, juste histoire de vous faire (re)découvrir des belles émotions artistiques. Pour le moment on commence avec du classique mais pas plan-plan, qui devrait trouver grâce à vos yeux.


Sébiastiano Del Piombo (vers 1485 - 1547 ) dit aussi Sébastiano Luciani. La Vénitienne.
J'aime le regard dur de la jeune femme, ainsi que la palette de couleurs terre de Sienne et le détail de la fourrure.

Andrea di Bartolo Solari (Andrea Solario) (1460-1524), La Vierge au coussin.
J'aime l'étonnante lumière qui découpe les formes de manière très détaillée, donnant parfois l'impression, par le fort contraste entre l'avant-plan et le décor, d'une style graphique presque proche du dessin. La très belle couleur verte du coussin entre en parfaite harmonie avec l'ensemble de la palette.


Antonio Canova (1757-1822), Psyché ranimée par le baiser de l'Amour.

Selon la légende, Psyché est belle au point de susciter la jalousie d'Aphrodite. Cette dernière pour se venger demande à son fils, Eros ou l'Amour, de jeter une flèche à Psyché afin qu'elle tombe amoureuse de l'homme le plus laid qui soit. Mais Eros tombe amoureux de Psyché au premier regard. Les deux jeunes gens entament une relation à la condition que Psyché ne cherche pas à connaître l'identité de son visiteur, toujours nocturne, et s'en allant au matin. Un jour la jeune femme brave l'interdit et Eros est forcé de s'enfuir. Psyché est alors endormie par un parfum magique d'Aphrodite, dont
seul l'amour peut annuler l'effet. Éros sort sa bien-aimée de ce sommeil magique par un baiser et l'œuvre les représente au moment où la jeune fille revient à la vie. Ils se marient et ont une fille, Volupté.

On peut admirer le jeu de courbes et de lignes induites par la position des corps, extrêmement recherchée. Il s'agit d'une sculpture dans le plus pur style du XVIIIème siècle, période de redécouverte des formes et des mythes antiques classiq
ues.


Gabriel Dante Rossetti (1828-1882), Proserpine.

Encore un mythe classique que celui de Proserpine, kidnappée par Pluton, le roi des Enfers pour devenir sa femme. La nymphe le supplie de la laisser retourner sur Terre mais ayant croqué dans une grenade, fruit maudit, elle a scellé son destin et devra séjourner aux Enfers au moins 6 mois de l'année (correspondants à notre automne et notre hiver), et pourra retourner voir sa famille le reste du temps, ramenant ainsi le Printemps sur Terre.

Le tableau fait partie du mouvement préraphaélite, qui s'inspire, comme son nom l'indique, des toiles de Raphaël mais aussi beaucoup des légendes arthuriennes ou des textes de la Divine Comédie . On trouve ici une sensualité qui s'exprime notamment dans le rendu des matières, brillantes, soyeuses, et une représentation des plus réussie de ce mythe plaisant. J'aime particulièrement l'effet de moire sur le vêtement et le plissé de la robe en écho à la courbe du cou de la jeune femme. Proserpine semble aussi vouloir échapper à son destin en tentant d'éloigner le fruit maudit de ses lèvres avec son autre main, peine perdue, comme bien souvent dans les légendes.



Voici pour cette fois. Si ces petites session d'histoire de l'art vous plaisent, je vous propose de recommencer à l'avenir afin de balayer le plus possible de mouvements et styles artistiques.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire.

jeudi 24 juin 2010

A vos manettes au musée!


Me voici de retour dans mon pays avec des tas de compte-rendus à vous faire. sur des thèmes très variés. Mais pour le moment, mesdames, messieurs, chers amis geek, la nouvelle du jour, l'actualité brûlante, the place to be, c'est MUSOGAMES, une histoire à (re)jouer, au Musée des Arts et Métiers!

Pour les nostalgiques (nostalgeek) ou les néophytes, une rétrospective sur le jeux-vidéo à la scénographie fantastique qui nous plonge dans un univers numérique aux merveilleux accents de binaire et d'oscilloscope.

Cette exposition proposée par le CNAM, en partenariat avec l'association MO5.COM, organisme de préservation et conservation du patrimoine numérique, vous emmène à la découverte des machines et des jeux qui ont bercés les jeunes années de nos trentenaires actuels.

De PONG (1972) à la PS2 (2004), le joueur peut tester tous les jeux, représentants emblématiques d'une époque ou d'une machine. C'est cette interactivité qui fait la particularité et fera sans doute le succès de cette exposition.

Dans la grande salle principale constituée d'une longue table où trônent machines d'exposition et moniteurs de démonstration, le visiteur est invité à se transformer le temps d'un moment en gameur. La progression de leurs exploits étant retransmis en direct sur l'un des nombreux écrans géants qui longent la pièce. Une manière d'impliquer tout un chacun, même lorsque l'on a pas une manette entre les mains.

Si la salle principale présente un faux air de LAN lorsque tous les sièges sont occupés par des joueurs absorbés, la seconde, plus petite, nous (re)plonge sans aucun doute dans cette ambiance révolue de la "salle d'arcade".
Plusieurs bornes sont présentées, en parfait état de fonctionnement, pour le grand plaisir des amateurs de sticks et autres joypads. Jeux de baston, de tir ou de courses se côtoient grâce à l'aimable prêt d'un collectionneur privé (James Magnier) et d'une entreprise de restauration de bornes arcade (NéoLegend). A noter, la présence d'une borne holographique, véritable incarnation de nos rêves de science-fiction.

MuseoGames est donc une rétrospective à l'ambiance très réussie qui nous remémore ou nous fait découvrir l'univers du jeu pixelisé et de la musique 8bits dans le cadre d'un musée national. Qu'on se le dise, chers amis geek, le jeu vidéo entre dans la légende!

En savoir plus

MuseoGames, une histoire à (re)jouer, du 22 juin au 7 novembre 2010, Musée des Arts et Métiers, 60 rue Réaumur, Paris 3ème. Métro 3 Arts et Métiers.
Visites guidées tous les jours à 11h/14h/15h30. Entrée de 5€ à 7,50€.

www.museogames.com

www.MO5.COM
www.mnjv.fr

mercredi 9 juin 2010

Ankama vs Disney


Bonjour les internautes!

En direct du FIFA 2010 (Festival d'Animation d'Annecy, pas la ligue de football), je vous retrouve pour un premier petit compte-rendu.

Tout d'abord l'ambiance. On ne s'en rend pas compte lorsque l'on vit dans la cité lacustre mais l'arrivée en masse de festivaliers donne à la ville un air de vacances en avance. Surtout, qu'il est bon d'entendre parler des dizaines de langues différentes et de lier conversation dans un anglais rouillé en terrasse des cafés!
La sacoche du festival en bandoullière, tout ce petit monde envahit les salles obscures de Bonlieu, la Scène Nationale qui se transforme en multiplex le temps d'une petite semaine. Le Pâquier est noir de monde en début de soirée et les restaurants et autres snacks bondés. Quel plaisir de voir l'âge moyen de la population passer en 24h de 55 à 25 ans!

D'un point de vue plus culturel, votre serviteur est donc passé au Centre Courier afin de voir l'exposition Ankama et Maliki (voir billet précédent).

En ce qui concerne l'auteur de la fille aux cheveux roses, une déception certaine m'étreint. Rien qu'une petite vitrine remplie de goodies, amusants, certes, mais commandables sur le blog, et la projection du petit dessin animé créé récemment par l'auteur et l'équipe de Wakfu; lui aussi visionnable sur le blog. Une découverte pour les néophytes, mais rien de neuf pour les amateurs. On regrette l'absence de crayonnés ou autres estampes afin de plonger plus profondément dans l'univers de l'artiste.

L'exposition Ankama est, elle, plus fournie, avec là aussi des projections d'épisodes de Wakfu mais surtout de larges explications sur les différents projets du studio: jeux vidéo, animés, réalisation... Des sérigraphies sur toiles d'illustrateurs de Café-Salé, le collectif de graphistes d'Ankama, offrent une certaine fraîcheur à cette exposition, certes grand public mais qui a le mérite de présenter un élément prometteur et dynamique du secteur numérique français.

La projection en plein air de lundi soir ayant échappé à votre serviteur, ce dernier s'est rattrapé avec la projection d'hier soir. Et comme les habitués le savent sans doute, le mardi c'est Disney au Festival!

Je suis donc allée voir La Princesse et la Grenouille au coeur d'une esplanade du Pâquier bondée mais toujours dans une ambiance bon enfant
.
Le Disney s'est avéré vraiment très sympathique. Un retour aux sources de l'animation traditionnelle plus que salutaire pour le studio qui commençait à s'engluer dans des réalisations 3D poussives aux scénarios affligeants.

L'histoire de La Princesse et la Grenouille se déroule en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans. Un décor qui permet de jouer de l'ambiance africano-vaudou très réjouissante des films se déroulant dans cette partie des US, avec un méchant sorcier-vaudou-maître des ombres doté d'une certaine classe et qu'ont adore détester, et des personnages secondaires savoureux. La luciole Raymond ayant atteint en un rien de temps le palmarès de ma liste de personnages préférés, aux côtés de Persifleur (Robin des Bois) et Archimède (Merlin l'Enchanteur).

Et juste avant le film, la diffusion, en avant-première mondiale, du court métrage Tick Tock Tale, l'histoire d'une petite horloge affublée d'un pantin ridicule qui se fait mépriser par les belles et grosses horloges à balancier et autres pendules murales. Jusqu'au jour où un voleur s'introduit dans la boutique...

Une animation traditionnelle en 2D très réussie. Et comme d'habitude, Disney arrive à nous rendre tristes ou joyeux pour un objet inanimé en temps normal. Et le scénario est très mignon.

Votre envoyée spéciale va continuer autant que le temps et le climat le permettent à profiter des trésors de ce bel évènement.

Prochain rendez-vous l'exposition

Créateur et Créatures
50 créateurs rendent hommage au 50e anniversaire d'Annecy.
Un livre anniversaire rassemble ainsi plus de 50 de leurs dessins, des sixties aux années 2000.
Admirez-les en visitant l'exposition !

Du 7 juin au 31 octobre 2010 - Musée-Château d'Annecy


* Couverture de l'artbook n°3 du collectif Café-Salé, par Sephy.

lundi 7 juin 2010

Un demi siècle de festival à Annecy!


Aujourd'hui plein de news en rapport avec un évènement qui fait vibrer les annéciens depuis cette année 50 ans, le Festival d'Animation!

Un rendez-vous annuel dédié à l'animation en tout genre qui regroupe des milliers de personnes venues du monde entier au coeur des salles de projection et de l'esplanade du Paquier où se jouent les films en plein air. Une véritable fête de plus d'une semaine où les plus chanceux croisent des montres sacrés du cinéma d'animation ou des studios graphiques, tels Burton (président du jury l'an dernier), Gotlib ou encore l'équipe d'Ankama. Un moment surtout pour revoir les oeuvres des talents confirmés et découvrir les jeunes talents qui feront le paysage animé de demain. Et croyez-le, Annecy est un véritable vivier.

Et cette année encore le festival promet d'intenses moments d'émotions et de découvertes. A commencer par une petite initiative en marge des projections: l'évènement "Courier C fantastique".

Une exposition qui fait la part belle à tous les grands noms de l'animation et notamment, nos chouchous nationaux Ankama, le studio nordiste créateur de Dofus et Wakfu, avec une petite rétrospective de leur travail intitulée tout simplement "L'animation vue par les studios Ankama". (du 31mai au 12 juin)

Et parmi les guest de cette exposition, un espace consacré à l'illustrateur "ankamaien" sans doute le plus célèbre de la blogosphère, l'incontournable Maliki. "La réalité est plus extraordinaire que la fiction"expose au grand public dans la galerie Courier les travaux du dessinateur de la jeune fille aux cheveux roses et ses chats étranges.

Enfin, toujours dans le cadre de l'exposition Ankama, les deux graphistes Sephy et Ntamak seront en dédicace mercredi 9 juin à la Fnac Annecy. L'occasion de discuter avec eux de vos dessins animés et jeux préférés.


Retrouvez-moi toute la semaine en direct de ce 50ème festival d'animation d'Annecy. Chaque jour des annonces des films à voir et des dédicaces à ne pas manquer, des critiques des films vus et des photos et des anecdotes!

Une grosse pensée à ceux qui aiment ce festival mais ne peuvent pas s'y rendre. J'espère vous faire partager un petit morceau de ce grand moment à travers mes quelques lignes. Même si votre serviteur n'a pas pu se payer une accréd MIFA, je vous promets de la star, des pailettes et du strass en pagaille.

Et, juré, si je croise Burton je lui demande de signer un autographe sur mon gros orteil gauche et si je croise Michel O. je le kick (on se comprend).... (eeééh mais dites vous, là, on va pas commencer à balancer, hein. Noooh mais dites donc, on est une grande famille, nous, hein. Pas de méchanceté gratuite).


Et ce soir pour commencer les réjouissances projection en plein air de
Brendan et le secret de Kells, prix du public Annecy 2009

Au IXe siècle, dans un coin reculé d'Irlande, Brendan, 12 ans, vit une vie paisible dans l'abbaye fortifiée de Kells. Avec les autres moines, il travaille dur à la construction d'une enceinte pour protéger l'abbaye des assauts fréquents des Vikings.

En espérant que la pluie ne sera pas disponible pour venir voir la séance...


Plus d'infos

Exposition Courier C Fantastique du 31 mai au 12 juin 2010

"L'animation vue par les studios Ankama"

Maliki "La réalité est plus extraordinaire que la fiction"

Sephy et Ntamak en dédicace le 9 juin dans l'après-midi à la Fnac de Courier.


www.annecy.org

www.ankama.com

www.centre-courier.com/

http://forsun.eden.free.fr/blog/

www.maliki.com



mardi 25 mai 2010

Dirty Little Game


Aujourd'hui une petite critique littéraire puisqu'il s'agit d'un exercice - difficile s'il en est - auquel je ne me suis pas encore beaucoup confrontée. Le livre dont je vais vous parler possède une adaptation cinématographique, que je n'ai pas encore vu à l'heure où j'écris ce billet mais qui devrait venir compléter mes impressions sur l'ouvrage écrit.

Très chers amis, je vous parle aujourd'hui d'un sujet qui risque de me mener rapidement au Point Godwind puisqu'il s'agit de vous faire la chronique de La Vague (The Wave en version originale). L'histoire de la Vague prend place à un période indéfinie de la fin du XXème (je penche pour les années 1990), aux Etats-Unis.

Plus spécifiquement l'histoire se base sur des faits réels, dans un lycée de Californie où un professeur un peu marginal, lance une expérience auprès de ses étudiants afin de leur faire prendre conscience de la réalité quotidienne du peuple allemand sous le régime Nazi. La Vague est née. Avec ses slogans, ses règles et son allure militaire. Seulement la petite leçon de vie prévue initialement dérape et le lycée se retrouve régenté par les membres de la Vague qui n'hésitent pas à user de violence et d'intimidations en tous genres afin de briser les résistances et rallier le plus de monde à leur cause.

Bon. Voici un pitch bien séduisant. On se dit que l'on va sans doute se retrouver dans le même genre de transposition subtile et pleine d'enseignement d'une dictature passée à notre réalité présente que dans l'Acide Sulfurique de Nothomb, que tout cela va nous remuer les tripes et nous forcer à une réflexion dès plus bénéfiques sur le devoir de mémoire, que l'on aura ainsi une vision de ce que peut entraîner un effet de masse. Bref, on est impatient de lire alors on ouvre son ouvrage et on lit.

Hélas, dès les premières lignes on sait que l'on aura pas affaire à du grand style littéraire. Les descriptions de personnages sont poussives à souhait,les caractères de chacun aussi plats que des galets bretons (le quaterback neuneu, l'intellectuelle, sa copine, le cancre) et la narration un peu niaise. A la décharge de l'auteur, n'ayant pas mis la main sur une version américaine, j'ai dû me rabattre sur une traduction française qui m'a parfois eu l'air d'un devoir de version d'un terminal littéraire. Peut-être est-ce préjudiciable. Peu importe, on oublie Nothomb et on attend la suite des évènements.

Qui met un temps fou (pour une nouvelle de 200 pages) à venir. Le starter de l'histoire est une projection d'un documentaire sur les camps de concentration que le professeur passe à ses élèves pour illustrer le cours sur la seconde guerre mondiale. A partir de là nos chères têtes blondes américaines, qui ont l'air de découvrir cette page d'Histoire pour la première fois de leur vie, vont se mettre à réfléchir à tout ça. Enfin, c'est-à-dire qu'après en avoir parlé à la cantine, avec leurs petits moyens intellectuels ils en arrivent à la conclusion que les "Nazis ça craint" et que "comment on a pu laisser faire ça"?
Question ma foi pertinente bien qu'un peu "simpliste" dans le grand débat de la WW2* si vous me permettez d'être acerbe. On peut peut-être encore une fois expliquer ce manque de profondeur dans la réflexion par la juvénilité des personnages (des terminales) et par le fait que nous nous trouvons aux US, un pays où les très jeunes gens ne doivent pas avoir reçu un héritage aussi important sur l'Allemagne Nazi et ses atrocités que les jeunes européens. Je suppute.

Le professeur, embarrassé par les questions, qui, si elles sont rebattues pour quiconque a réfléchi un jour aux horreurs Nazies, n'en sont pas moins toujours sans réponse il est vrai, décide de se lancer dans une expérience et utilise sa classe comme laboratoire.
Au départ, le prof institue seulement quelques règles d'obéissance et de correction soutenues par un emballage disciplinaire (dire oui Monsieur Ross, non Monsieur Ross, être soignés et silencieux en classe etc...).
Seulement, chose que le prof n'avait pas prévu, la leçon est tellement appréciée des élèves que ces derniers en redemandent au cours suivant. Intrigué, le prof renforce légèrement sa doctrine, en instituant un principe d'égalité entre les membres du groupe, cherchant par cet effet à protéger et intégrer les individus en marge de la classe comme le cancre de service. C'est sans doute le plus intéressant dans tout ceci: voir comment le prof, tel un chimiste curieux ajoute des éléments à sa base et s'étonne des résultats obtenus. Jusqu'au moment où l'échantillon bouillonne et déborde et que le scientifique perd tout repère, interroge ses connaissances autant que sa conscience mais ne semble pas trouver de solution au bazar qu'il a mis.

A la base donc, un outil d'intégration, un désir de communauté égalitaire prônant le mieux vivre ensemble, le tout assaisonné de moyen pseudo-militaristes, que les étudiants réclament d'eux-mêmes plus la Vague devient haute (slogan, emblème, salut...).
Et c'est ici que tout fout le camp. Quand le prof, dépassé par l'envergure de ce qu'il a créé, s'aperçoit que la Vague vit seule et qu'il est devenu son chef suprême malgré lui... Les membres les plus actifs et virulents s'offrent de rallier l'ensemble du lycée à leur cause et rapidement des menaces et des affrontements ont lieu.

Bon. Dite ainsi l'histoire a toujours l'air vraiment passionnant. Pourtant je ne peux pas m'empêcher de nourrir une grosse déception face à ce livre. Comme je l'ai laissé entendre plus haut, les dialogues sont d'une niaiserie consumée et sonnent de la manière la plus artificielle qui soit. Les évènements mettent un temps fou à démarrer mais s'enchaînent à une vitesse folle (un peu plus d'une semaine et demie si mon calcul est bon entre l'avènement de la Vague et la fin du livre). On a donc du mal à croire à une pareille dérive en si peu de temps. Du coup, tout semble résumé, tronqué afin de trouver sa place dans ce court récit. Bien sûr le format de la nouvelle a sans doute été la contrainte que s'est imposé l'auteur afin de donner à son œuvre cet aspect "conte réaliste moderne" avec pour trame de fond "et si ça arrivait à nouveau"? Mais tout de même, l'ensemble donne au final l'impression d'un tas de raccourcis décevants.

L'auteur parvient au final à balayer tous les grands principes d'une dictature militariste, avec ses bonnes intentions et ses abus, mais, en raison du style pesant, et de la rapidité d'enchaînement des idées évoquées, on a la sensation de lire une "petite introduction aux faits et méfaits du régime totalitaire" à destination de la catégorie 15-18ans.

C'est assez pénible en effet, quand, tout au long du récit, les personnages, déjà tellement archétypés, que l'on connaît d'emblée les tréfonds de leurs pensées, vous précise, dans leur style empesé et avec leur vivacité d'esprit à faire s'enorgueillir un chameau, ce qu'il faut tirer comme conclusion de ce qu'il vient d'être dit, fait ou expliqué. Vous êtes grand, vous êtes au moins aussi intelligent qu'eux et vous savez faire fonctionner votre libre-arbitre, alors à ces moments là vous avez juste envie de leur envoyer "Développer ses méninges en 10 leçons" par colis FedEx (ou dans les dents) et de refermer le livre avant la fin, si ce n'était le personnage du professeur, seul protagoniste n'affichant pas un manichéisme affligeant (sans être non plus très fouillé), dont on veut savoir s'il s'en sortira de son dilemme moral entre curiosité scientifique et ivresse du pouvoir.

Pour finir, ce livre est intéressant à prendre dans son ensemble pour les principes qu'il démontre et a tout de même le mérite de nous rappeler l'importance du devoir de mémoire, du pouvoir de la peur et du devoir de dire non. Malgré toutes mes remarques acides, je recommanderais peut-être ce livre à tout professeur d'histoire de secondaire qui souhaite illustrer son cours avec un support alternatif au documentaire... Et espérons que le film viendra infirmer certaines de mes réticences, la barrière de la traduction étant déjà moins problématique au cinéma et les personnages seront, je l'espère, plus charismatiques.. Je vous en reparle bientôt.

*WW2 signifie Second World War ou 2ème Guerre Mondiale.