Parce qu'il n'y a pas que les tomates qui ont le droit d'être cultivées...

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marque de tâcheron tailleur de pierre - Château de Chambord - photo par S.Megani

mardi 30 mars 2010

Fantastic Mr Fox!


Je vous parle aujourd'hui cinéma, puisque c'est une rubrique qui manque à ce blog pour le moment.
Je ne suis pas très calée en matière de cinéma mais je tenterai de vous faire des critiques construites en prenant pour critères mon ressenti et mes connaissances personnelles. Que personne ne se formalise si ma vision ne correspond pas à la sienne, le cinéma est sans doute, avec le roman, le domaine où les échanges de point de vue sont les plus complexes.

On commence par le film coup de cœur de la saison (peut-être même de l'année): Fantastic Mr Fox. Un petit film d'animation dirigé par Wes Anderson, (La vie aquatique, Darjeeling Limited...), adapté d'une nouvelle de Roald Dahl (Charlie et la chocolaterie), et réalisé à l'ancienne, en stop motion s'il vous plaît, et avec des marionnettes.

L'histoire est très simple, Mr Fox, renard voleur de poules, véritable as dans sa partie, décide de se ranger des voitures lorsque sa compagne - et complice - lui annonce qu'elle est enceinte (doublée par Meryl Streep, un régal). Dès lors Mr Fox devient un citoyen respectable, cherchant toujours à s'élever au dessus de sa condition pour le bien des siens: il vit dans un arbre et non dans un terrier, publie une tribune dans le journal local et éduque son fils, Ash, petit renardeau chétif et lunaire, selon des valeurs nécessaires à un futur gentleman. Mr Fox est fantastique, sans aucun doute. Seulement, quand l'instinct refait surface, le respectable homme du monde décide de monter une dernière opération, et se met en tête de cambrioler les trois plus grosses fermes de la région. Idée qu'il prend bien soin de ne pas dévoiler à ses proches excepté son ami l'opossum.

Magnifique et réjouissant d'un point de vue graphique, Fantastic Mr Fox ne se limite pourtant pas à son aspect esthétique. Interrogeant des principes et des concepts très humains d'un point de vue animal, le film nous met en face des éternelles questions d'Anderson: comment être un bon père? Comment être un fils? Où se place la virilité? Comment faire avec les désirs contradictoires qui forment notre personnalité et au final notre vie?

Les thématiques récurrentes de ce réalisateur diplômé de philosophie ressurgissent : quête de l'accomplissement de soi - déjà présente dans Darjeeling - et de la satisfaction de ses désirs avec/malgré les nouvelles prises de responsabilités liées à l'âge adulte, les choix de vie (famille, enfants à charge, responsabilité envers un autre que soi...). Anderson nous parle de cette recherche de soi à travers le questionnement incessant de nos racines identitaires pour aboutir à la problématique de "qu'est-ce que je suis?" et "qui je veux être?" parmi tout ce tumulte.

Bien sûr, comme toujours chez Wes Anderson, l'humour so british est constamment présent, dans la personnalité du fiston ou dans les répliques du père - doublé par George Clooney ce qui ajoute encore une touche de smart à l'ensemble. Si bien qu'on a la sensation de regarder directement s'animer sur l'écran Bill Murray, Owen Wilson et toute la clique habituelle des gentlemen's extraordinaires d'Anderson.

Un conte fantastic qui fait plus que nous émerveiller et nous faire rire en nous forçant à nous interroger sur pourquoi les vies et les problèmes de ces marionnettes nous paraissent si familiers?

A noter aussi les musiques - toujours très présentes dans la filmographie de Wes Anderson - qui jalonnent tout le film et soutiennent de manière intelligente la psychologie des personnages. En particulier le Rat, ancien compagnon de cambriole de Fox, aujourd'hui renégat. Sans doute un des personnages secondaires les plus savoureux que ce rat meilleur ennemi du héros.

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