Parce qu'il n'y a pas que les tomates qui ont le droit d'être cultivées...

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marque de tâcheron tailleur de pierre - Château de Chambord - photo par S.Megani

jeudi 25 mars 2010

Ecce Homo ... Et Voici l'homme...

J'avais envie de parler littérature aujourd'hui. Ne parvenant pas à décider quel roman méritait une fiche, j'ai finalement arrêté mon choix sur un tout autre style, puisqu'il s'agit d'un essai esthétique: Les garçons, figures de l'éphèbe, par Germaine Greer. Avouez qu'un titre comme celui-là a de quoi attiser la curiosité.


Ce magnifique ouvrage, édité au format Beaux-Livres, présente d'une manière hautement documentée, une réflexion sur la beauté masculine dans l'art, et à travers les époques. Enfin, un véritable livre sur la représentation du corps masculin capable de concurrencer les milliers d'études (parfois futiles) sur le corps de la femme de l'Antiquité à nos jours!

Et pas une simple accumulation d'images et de photographies de l'homme dans toute sa beauté, façon anthologie visuelle, mais bien une exploration détaillée de la beauté mâle et de notre manière de la percevoir à chaque époque.

Germaine Greer soutient ici des thèses insolentes qui rendent à la beauté masculine ses vraies lettres de noblesse. Pourquoi la femme ferait-elle couler tant d'encre et pas l'homme?

Faisant reculer les réticences sociales à voir l'homme exposé dans toute sa gloire esthétique (au-delà de celle militaire, politique, mythologique ou royale), abolissant les préjugés moraux, elle revendique la nécessité d'offrir au regard, sans pudeur hypocrite, une illustration du masculin sans artifices aucuns.


Le corps de l'homme, du jeune homme plus précisément, est ici traité dans tous ses états : objet de désir (féminin ou masculin), empreint de sensualité au même titre que les représentations féminines, portrait glorieux ou intimiste, chantre de virilité, Greer explore tout le potentiel "érotique esthétique" de la figure du mâle. Mieux, elle replace l'homme au centre de l'attention, comme sujet d'admiration.

Le texte précis, au style fluide, est enrichi de très nombreuses reproductions de peintures, photographies, dessins ou sculptures toutes plus élégantes et belles les unes que les autres. Un appui iconographique pointu et parfaitement mis en forme qui vient renforcer l'agréable sensation de justice rendue aux hommes à la lecture de ce magnifique ouvrage.



Références des œuvres:

En entête: Johan Zoffany, Autoportrait en David avec la tête de Goliath, huile sur toile, 1756, National Gallery of Victoria, Victoria.

Au centre: le David de Donatello, bronze, vers 1440, Palais du Bargello, Florence.

En bas: Antoine Gros, Bonaparte au Pont d'Arcole, huile sur toile, 1796, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.

2 commentaires:

Erik a dit…

Ca se voit qu'elle n'a que ca a faire celle la.
Elle ecrit plus que je n'ai le temps de lire! :) Je prends une petite semaine en france, et pan, 7 posts dans ta gueule!

Sabrina a dit…

C'est qu'il y en a des choses à rattraper dans ton éducation, alors autant commencer fort tout de suite! :)